Burkina Faso: La rencontre des chefs d'Etat burkinabè perturbée

Ils devaient être cinq anciens présidents à la rencontre, ils n'auront été finalement que deux : Jean-Baptiste Ouédraogo et Blaise Compaoré autour de Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Pour des raisons administratives, Yacouba Isaac Zida serait bloqué au Canada. Lancien président de la transition, Michel Kafando s'est fait excuser du fait d'une maladie. Des partisans de l'ex-président déchu Roch March Christian Kaboré étaient mobilisés à son domicile à la Patte d'oie à Ouagadougou avec pour objectif de l'empêcher de se rendre à la réunion de concertation.

Kaboré retenu par la foule

Roch Marc Christian Kaboré a été retenu par une foule qui estime qu'une réconciliation sans justice n'est pas envisageable et invite les forces de défense et de sécurité à aller au front.

Pour l'un des protestataires, "cette mobilisation des CRS et des FDS ici n'est pas utile. Elle est utile au front pas à la résidence du président Kaboré."

Au terme d'un huis clos, le président de transition Paul-Henri Sandaogo Damiba a pris la parole et a déploré l'absence de Roch Marc Christian Kaboré à la rencontre qu'il a convoquée avec des anciens chefs d'État.

"Nous avons pris acte et nous l'invitons à ne pas se mettre en marge de la démarche en cours. Aux Burkinabè qui se sont exprimés en défaveur de notre démarche, nous disons que le processus n'est pas fait pour consacrer l'impunité ; mais pour contribuer à la recherche de solution pour un Burkina Faso de paix et de cohésion", a déclaré le chef de l'Etat.

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Roch Marc Christain Kaboré à réagi en clarifiant sa position :

"Il n'y a pas longtemps, il y a eu le jugement de l'affaire Thomas Sankara ou l'ex-président Blaise Compaoré a été condamné. Face à la polémique grandissante, ce matin, nous nous préparions pour aller à la réunion, mais devant la porte il y avait des gens mobilisés me demandant que je ne participe pas."

La sincérité des putschistes remise en question

La volonté de cohésion sociale affichée par le président de transition Damiba ne convainc pas certains Burkinabè. Pour Me Prosper Farama, avocat de la famille Sankara, "les putschistes pseudo-réconciliateurs tentent d'assassiner l'Etat de droit, la démocratie au Burkina. Il n'y a pas une autre lecture à faire parce que cette attaque menée contre l'Etat de droit par rapport à une défiance ouverte à la justice est gravissime."

Selon le chef du pouvoir militaire Paul-Henri Sandaogo Damiba, les concertations bilatérales initiées avec les anciens chefs d'État visent à trouver une réponse à l'hydre terroriste qui entrave la bonne marche du pays.

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