Thiès — L'imam Babacar Ngom a invité, samedi, dans son sermon de la fête de Tabaski, les porteurs de voix de tous bords à intervenir pour endiguer les germes de la discorde qui couvent dans le pays et apaiser le climat politico-social.
L'imam Ngom s'adressait au terrain Tound-wi, aux fidèles venus sacrifier à la prière de la Tabaski, fêtée samedi par une partie des musulmans du Sénégal, avant les autres dimanche.
"Nous devons travailler à tout ce qui peut garantir la paix dans le pays", a dit l'imam.
Les germes de cette tension se manifestent dans le champ religieux où des gens qui se présentent comme des religieux prononcent des paroles blasphématoires, blessant la foi des autres, a-t-il dit.
Sur le champ politique, l'imam se désole des propos que s'échangent les hommes politiques et qui, selon lui, peuvent déboucher sur une confrontation physique.
L'imam Babacar Ngom estime que le temps est venu pour tous les porteurs de voix du pays d'appeler toutes les parties à la retenue.
Évitez la discorde qui touchera pas seulement les injustes parmi vous, a-t-il dit, citant un verset coranique.
Il a invité les musulmans à redoubler d'efforts dans l'éducation islamique des jeunes pour éviter qu'ils ne soient manipulés du fait de leur engouement aveugle pour la religion.
Les musulmans doivent se dresser contre tout ce qui vise à disloquer la famille, comme l'homosexualité, a-t-il poursuivi, non sans fustiger les meurtres à répétition enregistrés chaque année dans le pays.
L'islam, connu pour être une religion de paix, ses adeptes doivent être les premiers instigateurs de cette paix sociale dans le monde, a-t-il dit. Pour arriver à la paix - un terme mentionné 133 fois dans le Coran -, un ensemble de prérequis doivent être respectés, parmi lesquels la justice, a-t-il fait valoir.
Il faut donner à chacun son dû, relève-t-il.
Les musulmans doivent aussi s'armer de pardon et d'indulgence , en rendant un bien pour un mal, comme le leur recommande l'islam. Ils doivent aussi privilégier l'intérêt général au détriment des intérêts particuliers dans leurs prises de décision.
Il appelle à user des autres mécanismes de prévention et de règlement de conflit, comme le dialogue ou la médiation dénué de tout parti pris, entre les protagonistes, pour éviter l'irréparable.