Le dernier rapport de la Cour des comptes sur l'exercice 2020-2021, indique que de très grosses sommes ont été volés à la trésorerie de l'État par toutes les institutions libyennes, sans exception, à l'ouest du pays comme à l'Est. Des milliards ont été détournés pour des projets gouvernementaux qui n'ont pas été concrétisés. Plusieurs rapports des Nations unies ont également dénoncé l'état de corruption généralisé en Libye.
Le gouvernement d'entente nationale dirigé par l'ancien Premier ministre Fayez al-Sarraj a dépensé 26 milliards de dinars, l'équivalent de 1,3 milliard d'euros, sans raison légitime. Ce gouvernement a également versé des salaires à de nombreux employés fictifs. La Noc, la National Oil Corporation est également accusée de pareilles malversations.
La situation n'est guère différente en ce qui concerne l'ancien gouvernement d'Abdallah al-Thani à l'est du pays, dont les dettes ont dépassé les 60 milliards de dinars, également dépensé de manière obscure.
Selon le rapport, la corruption touche aussi la Banque centrale qui n'a pas daigné fournir de documents justificatifs, et a refusé de répondre aux questions de la Cour des comptes concernant un soupçon de blanchiment d'argent.
Enfin, note le rapport, d'importantes sommes d'argent public ont été distribuées à des milices et à des forces armées à Tripoli. Selon le dernier rapport Transparency sur la perception de la corruption dans 180 pays, la Libye se situe en bas de l'échelle aux côtés de l'Afghanistan, du Venezuela ou encore de la Syrie.