Sénégal: A Thiès, l'imam Ndiour milite pour les législatives apaisées

Les Sénégalais doivent voter pour élire leurs députés le 31 juillet prochain. (image d'illustration)

Thiès — L'imam de la mosquée de Moussanté de Thiès a appelé, dimanche, dans son sermon de la fête de Tabaski, à la tenue d'élections législatives apaisées.

"Le Sénégal a toujours voté, il ne doit donc pas y avoir d'inquiétude au sujet des élections, tout comme l'intimidation n'a pas sa place dans des élections", a dit l'imam, après avoir dirigé la traditionnelle prière de la Tabaski.

La délégation de l'Etat venue prier dans cette mosquée était composée notamment du ministre des Télécommunications Yankhoba Diattara, du président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) Idrissa Seck et du maire de la ville Babacar Diop, en plus du préfet Moussa Diagne.

La Tabaski a coïncidé avec le démarrage de la campagne électorale pour les élections législatives prévues le 31 juillet.

"Il ne doit y avoir ni de conflit, ni dispute. Tout au contraire, il ne doit régner que la paix", a-t-il poursuivi, avant d'ajouter : "les acteurs politiques pensent-ils que le pays leur appartient ?"-

Pour lui, les hommes politiques ne sont mus que par leurs mandats.

"Que personne n'accepte de mourir pour ces mandats", a-t-il recommandé, estimant que quiconque meurt pour cette cause est un "perdant et non un martyr".

"Cent-soixante-cinq députés pour 16 millions d'habitants, soit presque un député pour 100 .000 habitants", a détaillé, l'imam Ndiour qui s'est demandé si ce député est meilleur que les 99.999 autres citoyens qu'il est censé représenter à l'Assemblée nationale, ou si les 165 députés sont meilleurs que les 16 millions de Sénégalais, pour que ces derniers meurent pour eux.

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L'imam Ndiour souligne que les populations ont le droit de vivre dans la sécurité, le calme, la sérénité et la paix. Pour lui, dans un pays où l'on enregistre des meurtres à répétition, quiconque facilite ces exactions fait un tort au peuple et à Allah.

Il s'est offusqué de ce que "les gens n'accordent plus de valeur à la vie humaine".

Ce qui découle à son avis du fait que l'éducation islamique est "négligée", tout comme la charia, la loi islamique, au profit de textes rédigés par des "hommes faillibles", sur la base de "soi-disant droits de l'homme".

Il a rappelé que "l'Etat a la responsabilité de veiller à la sécurité des biens et des personnes, mais dans la justice". L'islam cherche à protéger, entre autres, la vie, les biens, l'honneur des gens, a-t-il indiqué, en formulant des prières pour des élections apaisées.

Le maire Thiès Babacar Diop a salué la "très grande leçon" de l'imam Ndiour, ce "très grand intellectuel" qu'il a décrit comme étant la "conscience" de la ville de Thiès.

"Il est heureux d'avoir des hommes de Dieu de cette dimension qui nous rappellent notre responsabilité en tant qu'hommes politiques", a-t-il commenté.

Il s'est réjoui de ce qu'il y ait des religieux pour rappeler aux acteurs politiques la réalité qu'ils "ne veulent pas entendre", à savoir "le chômage, la violence de l'injustice, la corruption des hommes politiques qui hypothèquent les intérêt de la communauté pour des positions égoïstes, claniques".

Il a, à son tour, formulé des vœux pour que les élections législatives se déroulent "dans la paix, la stabilité mais aussi dans la transparence totale, pour permettre aux citoyens d'aller voter tranquillement et de choisir leurs députés".

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