Afrique de l'Ouest: Recrudescence des attaques au Burkina - Vous avez bien dit montée en puissance des FDS !

Militaire Burkinabé
11 Juillet 2022

Le Burkina est de nouveau frappé par une violente attaque terroriste. Le 10 juillet au petit matin, comme à leur habitude, les fous du Sahel ont de nouveau réservé une mauvaise surprise au détachement militaire de Barsalogho, à seulement une quarantaine de kilomètres de Kaya, siège de la première région militaire du Burkina. Le bilan provisoire fait état de cinq civils tués et huit militaires blessés.

Le matériel emporté est impressionnant. Des armes de guerre dont des RPG, des PKMS et aussi des véhicules pick-up, etc. Autant dire que les terroristes viennent faire leur marché dans nos casernes. Le plus surprenant est que le mode opératoire est le même. Ils arrivent chaque fois au même moment, surprennent les soldats sans doute en plein sommeil, et opèrent tranquillement. Depuis au moins deux ans, Barsalogho subit la pression des terroristes sans que l'armée ne parvienne à offrir aux populations, une garantie réelle de sécurité. Les autorités ont pourtant déclaré urbi et orbi que l'armée monte en puissance.

De quelle montée en puissance parle-t-on si depuis deux ans, un groupe de combattants en haillons, mal formés-contrairement aux soldats qui ont fait des écoles de formation et qui sont équipés en tenues et en armements - arrivent à faire la loi au nez et à la barbe de la première région militaire ? A quoi sert-il d'équiper les Forces de défense et de sécurité si c'est pour que le même équipement soit transmis aux terroristes après des accrochages selon un scénario bien rodé ? Après l'attaque de Seytenga au cours de laquelle plus d'une dizaine de gendarmes ont perdu la vie, les autorités militaires ont pris des mesures visant à interdire et à sanctionner les abandons de postes par les soldats lors des affrontements.

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La situation actuelle exige une profonde introspection de l'armée

L'attaque de Barsalogho montre que la mesure n'est pas suivie d'effet, car les soldats ont non seulement abandonné leur poste, mais aussi le matériel, accroissant ainsi la puissance de feu de l'ennemi. Depuis le début de l'insécurité, l'armée burkinabè semble n'avoir pas encore conçu de stratégie propre pour y faire face. Les soldats semblent toujours attendre dans les casernes l'arrivée de l'ennemi qui a ainsi le choix du moment et du lieu. L'initiative de la confrontation est laissée aux terroristes qui conservent ainsi un avantage non négligeable. Il faut toutefois saluer, cette fois encore, la réaction de l'armée qui a engagé des opérations offensives aéroterrestres pour traquer les assaillants. Plusieurs frappes aériennes auraient été effectuées, neutralisant plusieurs terroristes et détruisant une base logistique. Le cas de Barsalogho est tout de même pathétique.

Comment des terroristes peuvent-ils régner en maîtres depuis des mois à seulement une quarantaine de kilomètres de toute une région militaire, alors même que, semble-t-il, leurs positions seraient connues ? Certains en viennent à penser que le vrai problème n'est ni le manque d'équipements, puisque l'ennemi en récupère chaque fois, ni le manque de personnel, mais un problème de dysfonctionnements dans l'armée, pouvant entamer la crédibilité de la hiérarchie militaire et la motivation des combattants sur le terrain. Après tout, si les moyens dont est dotée l'armée, étaient mis à la disposition des populations organisées, les résultats dans la lutte contre le terrorisme actuel seraient sans doute plus probants.

Ceux qui se battent pour préserver leur vie, leur terre, leurs biens et leur culture sont censés être plus motivés et plus déterminés que ceux qui se battent en terre étrangère pour leurs salaires et des décorations. Quoi qu'il en soit, la situation actuelle exige une profonde introspection de l'armée si le régime en place veut vraiment remplir sa promesse qui a justifié le coup d'Etat du 24 janvier 2022 ; la promesse de trouver rapidement une solution à la crise sécuritaire. Pourquoi ne pas organiser un forum national pour qu'ensemble, dans un débat franc et direct, les populations apportent leur contribution à l'armée pour une solution rapide, stable et durable du problème sécuritaire ? Il revient aux autorités de prendre la mesure de la situation, et de prendre les mesures idoines pour rassurer au plus vite les Burkinabè.

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