Afrique de l'Ouest: Arrestation de soldats ivoiriens à Bamako - Et si le Mali demandait le départ de toutes les forces étrangères ?

11 Juillet 2022

49 ! C'est le nombre de soldats ivoiriens arrêtés le 10 juillet dernier à Bamako au Mali, et qui, jusqu'au moment où nous tracions ces lignes, n'avaient pas encore été libérés. Que s'est-il passé pour que l'on en arrive là ? " C'est une incompréhension malheureuse ", répond-on du côté d'Abidjan qui précise que ces soldats sont au Mali dans le cadre d'une contribution ivoirienne à la MINUSMA. Ils sont détachés, poursuit l'état-major ivoirien, auprès d'une entreprise privée qui sous-traite avec la mission onusienne sur place au Mali. Selon Abidjan, les autorités maliennes avaient, dans un premier temps, invoqué des problèmes administratifs, estimant que l'avion à bord duquel étaient les soldats ivoiriens, n'était pas autorisé à atterrir. Ce problème, dit-on, ayant été réglé, Bamako accuse désormais les soldats ivoiriens de ne pas disposer d'une lettre de mission conforme.

Il n'en fallait pas plus pour que la toile s'enflamme, d'aucuns n'hésitant pas à présenter les 49 soldats ivoiriens comme des mercenaires venus pour déstabiliser le Mali. Toute chose qui pourrait faire monter la tension entre Abidjan et Bamako qui, on le sait, depuis quelque temps, se regardent en chiens de faïence, tant le président Alassane Dramane Ouattara (ADO) n'avait jamais fait mystère de son hostilité vis-à-vis des putschistes même si sa position, avec le temps, a dû évaluer. Et ce n'est pas tout.

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S'il est vrai que les autorités maliennes sont dans leur bon droit, force est de reconnaître qu'elles en font un peu trop

Car, la Côte d'Ivoire, faut-il le rappeler, a offert le gîte et le couvert à Karim Kéïta, le fils de Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) qu'Assimi Goïta et ses frères d'armes ont renversé en août 2020. Dès lors, on comprend pourquoi les autorités maliennes cherchent à voir clair dans la lettre de mission des militaires ivoiriens qui débarquent sur leur sol. En bons soldats, Goïta et compagnie ne veulent pas prendre de risques. Ils préfèrent prévenir que guérir surtout que si l'on en croit les versions officielles, plusieurs " tentatives de déstabilisation avec le soutien de pays étrangers " ont été déjouées au Mali.

Cela dit, s'il est vrai que les autorités maliennes sont dans leur bon droit de vouloir contrôler les entrées et le survol de leur territoire comme le ferait n'importe quel autre Etat, force est de reconnaître qu'elles en font un peu trop au point qu'elles laissent transparaitre, par moments, un manque de sérénité.

Car, on se rappelle que peu avant, des militaires danois, arrivés au Mali, dans le cadre de la force Takuba, avaient aussi étaient bloqués avant d'être contraints à rebrousser chemin au motif qu'ils n'avaient pas suivi les procédures habituelles. Voyez-vous ? Tant qu'à faire, pourquoi le Mali ne demanderait-il pas tout simplement le départ de toutes les forces étrangères de son sol afin de pouvoir travailler sereinement avec les mercenaires russes en qui les autorités semblent avoir plus confiance ?

B.O

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