Organisations de la société civile, associations de défense des consommateurs ou encore groupements de patronat ont été reçus ce samedi 9 juillet par le chef de l'État malgache, Andry Rajoelina au palais présidentiel d'Iavoloha, en périphérie de la capitale, Antananarivo, pour discuter des modalités d'application de la hausse des prix à la pompe. Les pétroliers ont été reçus ce dimanche.
Une hausse " inévitable " a déclaré le président malgache, Andry Rajoelina. À moins d'un euro le litre de gasoil (3400 ariary, soit 0,82 euros) et celui d'essence (4 100 ariary, soit 0,99 euros), Madagascar fait partie des pays en Afrique où le carburant est le moins cher, a-t-il argumenté.
Depuis 2019, l'État malgache subventionne le carburant pour maintenir son prix à la pompe en dépit des fluctuations sur le marché international. Une politique qui n'est plus tenable avec l'envolée du prix du baril de pétrole. Alors que ces derniers mois, les prix des produits de première nécessité ont grimpé en flèche, cette hausse du prix du carburant inquiète d'autant plus les Malgaches.
Si les nouveaux prix à la pompe n'ont pas encore été arrêtés, le Réseau national de défense des consommateurs a plaidé pour un échelonnement." Si l'on accepte la vérité des prix, l'augmentation sera autour de 2200 ariary par litre de carburant. Ce que l'on a demandé, c'est de ne pas appliquer la hausse en une seule fois ", explique Lita Rabetsara, son président.
Autre requête des organisations de la société civile, épargner les Malgaches au niveau du coût des transports en commun en subventionnant les coopératives de bus pour éviter une hausse brutale du ticket. Un ticket de bus que de nombreux habitants de la Grande Île peinent déjà à payer.
" Nous avons demandé la mise en place de mesures de protection sociale parce que 1 800 000 Malgaches sont tombés sous le seuil de pauvreté avec la crise engendrée par le coronavirus ", fait remarquer Hery Rason, directeur exécutif de l'ONG Ivorary.
80% de la population vit avec moins de 2,15 dollars par jour à Madagascar. Le président s'est montré réceptif, indiquent ces organisations. Pour l'heure, aucun élément n'a filtré sur la rencontre entre le chef de l'État et les pétroliers.