Congo-Kinshasa: A la quête de la survivance/Carrière de Mbudi - Plusieurs personnes s'exposent au danger en pratiquant la "casse de moellons"

Lundi 11 juillet 2022, à Kinshasa Mont-Ngafula, les hommes et femmes venant de tous les quatre coins de la ville-province de Kinshasa, se mettent en mouvement, en cassant les moellons et les caillasses dans la carrière de Mbudi afin de trouver l'argent pour subvenir aux besoins tant vitaux que permanents de leurs familles. Chaque jour à partir de 6h du matin, c'est le début de l'exercice qui, pourtant, est un danger pour la santé physique.

D'une part, Monsieur Papy Mbafu, âgé d'une trentaine d'années, père de deux enfants, propriétaire d'un puits de moellons, considère ce boulot comme un refuge, car depuis plus de 10 ans, dit-il, ce travail l'aide à être un bon père de famille avec ce qu'il obtient comme bénéfice après avoir fait le marché dont une tonne se solde à partir de 10 $ américains.

"Je suis ici à la carrière depuis 2009, malgré les difficultés des outils de travail, je m'efforce à travailler dur chaque jour si possible afin que ma femme, mes enfants et moi ne manquions pas de quoi manger, boire ou se vêtir. Ce boulot m'aide parfois à scolariser mes enfants, c'est un boulot pas facile, pour ne pas dire difficile, mais on le fait, car pour l'instant c'est ce qui me rend indépendant financièrement", a-t-il dit.

D'autre part, cet ancien fonctionnaire de l'Etat se plaint des conditions non-humaines qu'ils font face, principalement le fait de travailler sous le soleil, et regrette de la non-réalisation des promesses de plusieurs autorités à leurs sujets. " Je fus enseignante à l'école primaire, mais la rentabilité n'était pas suffisante, et c'est depuis 2012 ou 2013 que je me suis lancé dans cette affaire de caillasse que nous endurons les souffrances, plusieurs autorités ont eu à nous promettre de l'amélioration des conditions de travail, mais je peux dire aucune promesse n'a été réalisée, on se bat avec nos propres moyens afin de réunir les conditions nécessaires pour se mettre à bien travailler, bien que le travail est difficile, mais je m'en sors quand même, car grâce à ce boulot, j'ai eu à scolariser deux de mes trois enfants, qui sont aujourd'hui, diplômés d'Etat, mais ce boulot ne m'a pas permis à les envoyer à l'université, car elle demande beaucoup d'argent entre autres : transport, frais académiques, livres, etc.", a déclaré Maman Madeleine Akenda, vendeuse des caillasses.

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Il y a lieu de noter que, la carrière artisanale de Mbudi contient plus de 50 puits de moellons, et chaque puits a un propriétaire, mais qui n'est pas le chef de toute la parcelle contenant ces puits.

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