Congo-Kinshasa: Rumba Mokili Mobimba - Une clôture mémorable

Le show du Grand Mopao a mis un point final au Festival qui avait investi la Place de la Gare offrant à de nombreux mélomanes kinois de parcourir toutes les époques de la rumba des origines à son expression actuelle avec ses nouveaux chanteurs ouverts à toutes sortes d'influences musicales du monde.

Un peu restés sur leur soif à la fin, il était 1h35' quand le Quartier Latin quittait la scène, les mélomanes auraient bien voulu continuer à faire la fête alors que commençaient à s'égrener les premières heures de ce lundi 11 juillet. Manifestement, la conjonction des festivals Fire et Rumba Parade a tenu ses promesses face à un public servi presque à satiété avec des spectacles appréciés de stars internationales de Kinshasa mais pas que. Savoir que la brillante participation de Brazzaville et des jeunes à l'instar d'Innoss'B qui, sans doute, était avec Koffi l'autre star qui avait drainé la foule pour la clôture.

Bouclé avec la prestation de Koffi Olomide, demeuré sur la scène pendant presque trois quart d'heures, " Rumba Mokili Mobimba s'est achevé dans l'apothéose ". Telle est l'appréciation personnelle du directeur artistique du Festival Rumba Parade, Brain Tshibanda, grand mélomane et féru de rumba dont il porte d'ailleurs toujours le badge et œuvre avec grand zèle dans les coulisses pour sa préservation et sa promotion.

Pour ce qui est de la participation de la toute jeune génération, Ibrator Mpiana, Gally Garvey, Maria Milagros, Brain Tshibanda s'est montré très enthousiaste. Il a dès lors confié au Courrier de Kinshasa : " Nous avons trouvé extraordinaires les jeunes. Ils ont offert des spectacles très intéressants ".

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Et de leur côté, " les stars connues n'ont pas démérité ", s'est-il encore bien plus réjoui. De nous raconter avec enchantement : " Brazzaville était de la partie avec Roga Roga qui nous a gratifiés d'un spectacle merveilleux. Reddy Amisi aussi a livré un spectacle très propre, très professionnel ". Et, de renchérir avec un large sourire : " Quoiqu'inconnu du large public ici, Djoson nous a complètement impressionné par son show ".

Les bons vieux classiques ont trouvé leur place dans le vaste répertoire offert le long de Rumba Mokili Mobimba, un aspect qu'a relevé le mélomane susmentionné. " C'était bon d'écouter les jeunes de R. Liziba. Ils nous ont fait revenir dans l'ancien temps, cette belle époque des pères de la rumba. Chimelle aussi a été superbe ", a-t-il dit. Sensible à toute la chimie autour des chanteurs, Brain nous affirmé : " J'ai bien aimé la partie technique. Il y a eu des sons incroyables. La qualité du son rendue surtout du côté du podium Kawuka, il était impeccable ".

Un grand public

Promoteur de Fire, Didier M'Pambia, lui, s'est bien satisfait de la réponse du public. " Les expatriés présents dont l'Ambassadeur belge sont restés jusqu'à la fin montre que cette musique suscite un réel engouement. Un vif intérêt pour cette musique dont il faut continuer activement la promotion ", nous a-t-il affirmé non sans fierté. De son côté, Brain de Rumba Parade a noté : " Le public a honoré sa musique. J'ai remarqué que comparé aux autres éditions précédentes, celle-ci a drainé un très grand public. Cela m'a fait grandement plaisir ".

Didier M'Pambia s'est montré assez à cheval sur les couleurs originelles de cette musique. Il a partagé son avis que "si sa promotion n'est pas assurée, la rumba risque de prendre une tout autre tangente. Ce, à l'instar de cette pratique somme toute originale appelée " rumba 2.0 " qui va dans une direction différente, plus afro-pop et se mélange avec la musique américaine ". Pour lui : " Il faut préserver la rumba originale tout en ne l'enfermant pas, quitte à veiller à lui laisser déployer ses ailes vers d'autres publics et créer de nouveaux styles musicaux ".

Brain quant à lui, met un certain bémol : " Nous avons découverts d'autres jeunes qui me paraissent intéressants et valent la peine d'être encadrés et suivis ". Son opinion, dit-il en sus : " Beaucoup de gens se demandent si cette rumba va disparaître. Moi je réponds, non. L'on remarque deux tendances distinctes. Celles des jeunes qui se ressourcent et les autres qui proposent des combinaisons aboutissant à des métissages avec d'autres genres musicaux. Le flambeau continue d'être porté par les premiers, la rumba ne peut donc pas disparaître.

Elle a encore une longue vie, de longs et joyeux jours devant elle ". Notons que, depuis sa création, la rumba change de robe à la couleur des influences des frontières qu'elle traverse mais ne se laisse pas apprivoiser totalement, ce qui constitue aux yeux de plusieurs mélomanes attachés à son originalité, un atout de taille pour sa préservation.

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