Cote d'Ivoire: Agriculture vivrière - 9 agropoles pour assurer la souveraineté alimentaire

12 Juillet 2022

Depuis plus de dix ans, la Côte d'Ivoire qui bénéficie d'atouts naturels, agro technologiques avec le Cnra, d'une pluviométrie régulière et abondante, a affiché son ambition de se positionner comme le « grenier de l'Afrique de l'ouest » Mais, la mayonnaise tarde à prendre.

Malgré des annonces en grande pompe comme cela a été le cas à la survenance de la pandémie à la Covid-19, le gouvernement ivoirien ne démord pas. Aussi, la crise Russo- ukrainienne qui se déroule sous nos yeux, achève de convaincre, que les africains doivent davantage produire ce qu'ils mangent : céréales et tubercules entre autres.

Les effets collatéraux de cette crise Russo- ukrainienne combinées à ceux de  la  hausse du cours du baril de pétrole brut et la flambée des prix des céréales,  le gouvernement ivoirien a décidé de remettre le cœur à l'ouvrage. Le lundi 11 juillet 2022, lors d'une émission radio télévisée, M. Patrick Achi, le Premier ministre ivoirien, a annoncé la création de 09 agropoles sur toute l'étendue du territoire national. Certainement, pour booster la souveraineté alimentaire.

 Des agropoles pour booster la production vivrière.

« Nous avons une politique agricole naturellement liée à ces phénomènes. Le défi aujourd'hui, ce n'est pas seulement de produire, mais de produire à un coût abordable pour les populations et ce de façon régulière. L'un des axes majeurs de la politique du Président de la République et clairement exprimé dans sa vision 2030 et son plan de développement2021-2025, c'est une modernisation de l'agriculture en particulier sur ces cultures vivrières. Parce que les modes de vie et de consommation ont changé, plus de 50% de la population vit dans les zones urbaines »  a  indiqué le Premier ministre.

Plus spécifiquement, Patrick Achi a dit qu'on ne peut pas « satisfaire cette demande, avec des modes de production qui ne sont pas en adéquation avec le mode de vie ». En claire, pour le Chef du gouvernement ivoirien, « la solution, c'est véritablement de développer des zones agropoles. Neuf agropoles vont être construites sur l'ensemble du pays. Je crois que l'agropole centre est déjà en cours.

Dans quelques jours, je vais créer l'agropole nord. Ça consiste à construire sur l'ensemble du territoire, des périmètres hydroagricoles, qui vont permettre aux producteurs avec de la disponibilité d'intrants, de la mécanisation, des fèves semencières de produire des quantités importantes, non seulement de produits destinés à l'exportation, mais des produits de consommation locale, qui seront donc accessibles aux populations toute l'année et à des prix relativement abordables. Parce qu'en réalité, la question n'est pas juste et seulement le produit local qui est concerné ».

Mais concrètement qui seront les acteurs et la place des investisseurs privé ? Aucune idée pour l'instant n'est déclinée par le gouvernement ivoirien. Un certain nombre de mesures sont prises par l'Etat, dont l'appui en équipement et financier au secteur du vivrier, notamment les femmes. Ce qui permettra   à ces braves femmes d'accroitre leur production. Également, des  mesures portent sur la politique où on soumet à autorisation préalable, toute exportation de produits vivriers vers l'extérieur, qui permet donc de maintenir ces produits dans le pays, pour pouvoir avoir un meilleur équilibre offre-demande.

Aussi, a-t-il ajouté, « Au-delà, nous avons un programme que nous sommes en train de mettre en œuvre, qui va dans un horizon d'ici à 2025, régulièrement, région après région, nous allons donc changer les modes de production. Il faut d'abord former les acteurs, leur donner accès à la technologie, au financement, à l'encadrement et c'est tout un système qui se met en place progressivement.

A court-moyen terme, c'est-à-dire2025, le gouvernement prévoit des changements majeurs qui vont apparaître et qui vont prendre le temps de revenir à une situation qu'on pourrait qualifier de normalité de satisfaction des besoins nationaux, par rapport à l'offre disponible aujourd'hui. Surtout sur les questions des produits et des denrées alimentaires.

Inverser la tendance dans la filière riz

Pourquoi ne pas profiter aussi  de l'occasion pour consolider les acquis dans la filière ivoirienne de la riziculture ?  Rappelons que pour couvrir une partie de ses besoins annuels de consommation en riz, la Côte d'Ivoire qui a pourtant  tous les atouts et dont « Le succès repose sur l'agriculture », continue d'injecter plus de 250 milliards de Fcfa par an dans les importations de riz.  La Côte d'ivoire doit inverser la tendance et injecter cette manne  considérable dans le développement et la promotion de la riziculture locale et exporter le surplus vers les pays voisins.

Il en va  de même pour les  autres africains  qui gagneraient  à  s'inscrire davantage   dans  les initiatives lancées par l'Union africaine( Ua),conformément  aux prescriptions de l'Agenda 2063 soutenues par la  déclaration de Maputo sur l'Agriculture en 2003. Les gouvernements africains devraient accroître le niveau d'investissement dans l'agriculture,  en consacrant au moins 10 % de leurs budgets nationaux à l'agriculture et au développement rural, pour in fine  atteindre un taux de croissance agricole d'au moins 6 % par an.  Le succès n'est pas encore n'est pas encore au rendez-vous.

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