GENÈVE- La répétition à la limite de la banalisation de l'assassinat de Noirs par des policiers aux États-Unis et récemment de migrants subsahariens à Ceuta et à Melilla résonne très fort au Conseil des droits de l'Homme qui se réunit actuellement à Genève. La Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée, le Pr Tendayi Achiume, a tenu un discours puissant dénonçant la persistance des inégalités et l'impact négatif du racisme anti-Noir sur l'atteinte des objectifs des Nations unies sur le développement durable.
Ces pratiques ont déclenché des processus de transformation menés par des défenseurs de la justice raciale qui ont mis en évidence la nature historique et systémique du racisme et ont ouvert la voie à la réparation de ces injustices. Or, immédiatement après les soulèvements en faveur de la justice raciale, certains Gouvernements ont réagi par la violence et les représailles à l'encontre de ceux qui s'exprimaient en faveur de la justice.
Mme E. Tendayi Achiume, Professeur de droit et Directrice de la Faculté du Promise Institute for Human Rights à l'Université de Californie, à Los Angeles, alerte contre un " retour de bâton " à l'échelle mondiale contre la justice raciale et ses défenseurs- notamment les défenseurs des droits humains des autochtones et de ceux appartenant à des groupes marginalisés sur le plan racial et ethnique.
Le Pr Achiume a également souligné que la pandémie de la Covid-19 avait mis en évidence et aggravé certaines hiérarchies raciales et ethniques- avec en particulier ce que l'on pourrait décrire comme un " apartheid vaccinal ".