Congo-Kinshasa: En grève depuis deux jours - Le Synamed annonce la radicalisation

L'assemblée Générale des médecins de Kinshasa s'est réunie le dimanche 10 juillet 2022, au cours de laquelle il était question d'analyser les retombées de leurs revendications dont l'alignement de plus de 6.000 médecins non bénéficiaires de la prime de risques. Au sortir de cette réunion, les hommes et femmes de la santé membres du syndicat national des médecins de la ville de Kinshasa, Synamed en abrégé, ont décidé de la radicalisation de leur grève, dès ce mercredi 13 juillet 2022, avec une polarisation sur les urgences.

"Cette Grève sera radicalisée avec une polarisation sur les urgences ", a lancé le Docteur Patrick Boloko, secrétaire exécutif du Synamed. Ce qui veut dire que seuls les malades affectés aux urgences seront soignés dans les hôpitaux et centres médicaux publics affiliés au Synamed, a expliqué le docteur.

Le Synamed dit avoir été frustré par le compte rendu de la 61ème réunion du conseil des ministres du vendredi 08 juillet 2022, et estime que le Gouvernement de la République Démocratique du Congo devrait impérativement et concrètement répondre de manière urgente à leurs revendications. Il s'agit, entre autres, de l'admission sous statut de 10.000 médecins non mécanisés, de l'alignement de plus de 6.000 médecins non bénéficiaires de la prime de risques des médecins qui devraient se retrouver dans le fichier Bibwa, mais qui ne sont toujours pas pris en compte dans l'alignement ainsi que la prise en compte de l'indemnité de transport et de logement, a rappelé l'organisation syndicale. "Le Gouvernement a signé avec nous un accord le 3 août 2021 ", a affirmé le docteur Patrick Boloko.

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A en croire le médecin, cet accord stipule que le Gouvernement agisse déjà à partir de janvier 2022 mais qu'une partie devait être réajustée au mois d'avril 2022. Mais jusque-là rien n'est encore fait, constate le docteur. Et d'ajouter que : "le gouvernement a trahi cet accord, il n'a pas voulu honorer son accord... Bibwa était juste une excursion syndicale aucune plénière n'a été convoquée. Et de renchérir : "On ne travaillait qu'avec les médecins sans que le Gouvernement ne puisse jouer sa partition".

A l'en croire, le gouvernement a réagi cinq jour avant l'entrée en Grève. C'est ainsi que le vice-premier ministre ministre de la fonction Publique Jean-Pierre Lihau, va convoquer l'exécutif national du Synamed et d'un Syndicat frère.

Par ailleurs, il invite tous les médecins membres du syndicat au respect du mot d'ordre et met en Garde certains médecins directeurs généraux qui menacent des médecins et les incitent au boycott de la Grève.

Du côté du Gouvernement, on justifie le non-respect de l'accord par la pression subie par l'enveloppe salariale au troisième trimestre de l'année en cours, avec notamment les augmentations des salaires des fonctionnaires, des policiers et des militaires aux fronts.

Le Ministre de la santé a, néanmoins, au cours du dernier conseil des ministres, rappelé la ferme conviction qu'a le gouvernement de respecter son engagement en alignant tous les 1.674 médecins restants au quatrième trimestre, au même moment que 3.000 infirmiers et 6.000 pro-santé, administratifs et autres catégories souvent marginalisées ; à l'instar des médecins vétérinaires.

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