Rwanda: Génocide au pays - Vers d'autres condamnations ?

Laurent Bucyibaruta, l'ancien préfet de la province de Gikongoro est accusé d'avoir favorisé l'un des pires massacres du génocide, celui de l'école de Murambi, devenu depuis un mémorial.
13 Juillet 2022
analyse

Au lendemain de la condamnation par la Cour d'assises de Paris de Laurent Bucyibaruta à 20 ans de réclusion criminelle pour complicité de génocide et de crime contre l'humanité au Rwanda, les réactions continuent de tomber.

La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et la Ligue des droits de l'Homme (LDH), parties civiles aux côtés de dizaines de victimes et d'autres associations, se félicitent de cette décision.

Pour l'association Ibuka, la principale organisation de rescapés "c'est un signe fort que la volonté politique de la France de poursuivre en justice les fugitifs du génocide évolue positivement".

Pour certains survivants des massacres, la peine est toutefois insuffisante. La réclusion criminelle à perpétuité avait été requise.

Ancien préfet de la région de Gikongoro, Laurent Bucyibaruta aujourd'hui âgé de 78 ans est le plus haut responsable rwandais jugé en France pour des crimes liés au génocide qui a fait au moins 800 000 morts au Rwanda entre avril et juillet 1994, selon les Nations unies.

La Cour d'assises de Paris a reconnu Laurent Bucyibaruta complice de génocide et de crimes contre l'humanité dans les massacres de l'école en construction de Murambi et des paroisses de Cyanika et Kaduha, qui ont fait quelque 75.000 morts le 21 avril 1994, ainsi que dans des exécutions d'élèves à l'école Marie Merci de Kibeho.

Il a par contre été acquitté des accusations de génocide et de crimes contre l'humanité commis à la paroisse de Kibeho, ainsi que celles concernant les exécutions de prisonniers tutsi, dont trois prêtres, à la prison de Gikongoro.

Laurent Bucyibaruta avait fui le Rwanda après la fin du génocide en juillet 1994 et vit en France depuis 1997.

D'autres présumés génocidaires doivent répondre de leurs actes. C'est ce que nous explique Alain Gauthier le président du collectif des parties civiles pour le Rwanda qui œuvre pour que justice soit rendue aux victimes du génocide.

 

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