Sénégal: Thierno Alassane Sall, l'AAR" de défendre les principes et les valeurs

Dakar — Thierno Alassane Sall, tête de liste nationale de la coalition Alternative pour une Assemblée de Rupture (AAR Sénégal) aux législatives du 31 juillet, se définit comme un homme de principes, qui entend inscrire la défense des valeurs au coeur de son action politique.

Il s'oppose à tout ce qui peut être contraire à ses principes quitte parfois à être perçu comme un opposant aux opposants. Lui, ne s'en cache pas car, il entend défendre la République des Valeurs, le nom de son parti.

Grand adepte du thiéré mboom (couscous à la sauce...), il se considère comme un universaliste à la quête de progrès et de justice dans son comportement de tous les jours.

"Les principes, on vit avec et on les découvre en nous à chaque épreuve de la vie", a-t-il confié dans un entretien accordé à l'APS. "Je me reconnais comme étant un homme de principe et de caractère, parce qu'il en faut dans la vie", dit-il.

Mais, reconnait-il, "dans nos pays où le +masla+ est bien installé et où le jeune frère n'a jamais raison sur le grand frère, où le fils doit s'incliner devant le père c'est assez compliqué d'avoir cette posture".

"Cette façon de penser et de faire nous suit jusque dans nos administrations, dans nos sociétés et, on ne cherche pas à comprendre quelle est la part de vérité portée par l'autre", ajoute le chef de file de AAR Sénégal.

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Thierno Alassane Sall, qui reconnait son addiction au café et au thé fut, jusqu'à sa démission du gouvernement en 2017, le coordonnateur de la Convergence de Cadres républicains (CCR), supposé être le terreau de réflexion et de stratégie de l'Alliance pour la République (APR - au pouvoir).

Il a été ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, du gouvernement d'Abdoul Mbaye (octobre 2012 à juillet 2014), puis ministre de l'Énergie de juin 2015 à mai 2017 dans le gouvernement du Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne.

En mai 2017, à la surprise générale, Thierno Alassane Sall démissionne du gouvernement de Mahammad Boun Abdallah Dionne à la suite de divergences qui l'ont poussé à refuser de signer, en tant que ministre de l'Energie du Sénégal, un contrat d'exploration du pétrole et du gaz, qu'il estimait contraire aux intérêts du Sénégal, avec la compagnie pétrolière française Total.

Cet acte majeur est devenu le marqueur de son engagement politique et dans ces différentes interventions, il fait comprendre à qui veut l'entendre qu'il a laissé "le confort" du poste ministériel et "une position confortable" dans un parti de gouvernement, pour aller dans l'opposition pour des raisons de principes.

Cette étiquette d'homme de principes lui avait également valu d'être écarté, en 2007 de la représentation de l'ASECNA au Sénégal.

"J'ai eu des problèmes à l'ASECNA et cela m'avait valu un exil aux Comores", explique-t-il en référence à son opposition à la volonté de l'ancien chef de l'Etat Abdoulaye Wade et son ministre des transport Farba Senghor de se retirer de l'ASECNA.

Entre autres, il s'était également farouchement opposé à la vente du foncier de la bande verte de l'Aéroport Léopold Sédar Senghor. De pareilles prises de position, soutient-il, ont d'ailleurs poussé le chef de l'Etat, Macky Sall, à plafonner le salaire de l'ensemble des directeurs d'agences et sociétés nationales.

En 2012, alors que Thierno Alassane Sall venait d'être nommé à la tête de l'Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), il fait passer son salaire de 14 millions de F CFA à 5 millions de F CFA. "Cela avait d'ailleurs inspiré le chef de l'Etat à plafonner le salaire des Directeurs généraux à 5 millions".

Aprés sa démission du gouvernement, il publie en 2020 "Protocole de l'Elysée", ouvrage à travers lequel il revient sur la façon dont le Sénégal a été gouverné depuis les indépendances, critique la gouvernance du président Macky Sall.

Depuis, il entend défendre la République des Valeurs (Réewum Ngor) le nom du parti qu'il a créé pour apporter un souffle nouveau sur l'échiquier politique sénégalais, avec une offre politique qui combine éthique, expérience et compétence.

La République des Valeurs veut agir pour la bonne gouvernance afin d'exorciser le spectre d'une forme rédhibitoire de politique de la prédation qui vampirise l'État et entretient la corruption et les pratiques clientélistes, dit son chef.

Il a été choisi pour diriger la liste nationale de AAR qui propose un contrat de législature en 14 points. Dans les grandes lignes, dit-il, il sera question de revoir le fonctionnement de l'Assemblée nationale, pour avoir le droit de regard sur l'action de l'exécutif.

"Dans tous les domaines on a fait un constat précis sur le niveau d'efficacité et de fonctionnement des politiques publiques et on a proposé des réformes qui touchent le secteur économique, l'éducation, surtout celle religieuse qui ne doit et ne peut être un système à la marge", estime t-il.

Dans ce contrat figurent également les questions du foncier qui sont "tellement prégnantes" que l'actuel président de la République avait mis en place une commission de réformes du foncier présidée par feu le professeur Moustapha Sourang, souligne t-il.

"Il s'agira aussi de statuer sur les contrats de pêche, les contrats miniers et il y aura des évaluations approfondies si notre coalition a la majorité au soir du 31 juillet", promet la tête de liste nationale de la coalition AAR Sénégal.

Dans cette coalition, on retrouve Dr Abdourahmane Diouf, les anciens députés Cheikh Oumar Sy et Thierno Bocoum, et le juge démisionnaire "d'une magistrature qui a démissionné", Ibrahima Hamidou Dème.

L'Assemblée nationale, rappelle M. Sall, ne peut pas définir la politique de la Nation, mais elle peut contrôler la mise en œuvre de cette politique et veiller à l'efficacité des lois votées dans tous les domaines de la vie active.

"Si nous sommes élus, nous serons censés en contrôler la mise en œuvre", promet-il.

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