Tanzanie: Nouveau report du procès de Massaï accusés du meurtre d'un policier

En Tanzanie, l'audience d'une vingtaine de Massaï accusés du meurtre d'un policier, a été reporté une deuxième fois. Le procès devait reprendre le jeudi 14 juillet mais a été suspendu, les procureurs faisant savoir que leur enquête était toujours en cours.

Les suspects, 25 hommes et deux femmes, sont poursuivis pour meurtre et complot après qu'un policier a été tué le 10 juin lors d'une manifestation contre un programme de relocalisation visant à protéger la faune dans la célèbre réserve naturelle de Ngorongoro. Les Massaï accusent le gouvernement de tenter de les forcer à quitter leurs terres pour organiser des safaris et des parties de chasse. Joseph Oleshangay, un membre des Massaï, et avocat de l'un des suspects, dénonce " un procès politique ".

" Douze des 27 suspects ont été arrêtés avant les crimes dont ils sont accusés, explique l'avocat, joint par Christina Okello de la rédaction Afrique. Ils étaient détenus à Arusha, et la victime aurait été tuée à Loliondo, à près de 300 kilomètres de là.

Comment c'est possible ? Cela doit être politique. Et tous sont en fait des personnes engagées en politique.

L'affaire a été portée devant une cour qui n'est pas compétente pour juger des affaires de meurtre. Faire comparaître des prévenus devant un tribunal qui n'est pas habilité à les juger, c'est une pratique courante en Tanzanie.

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En revanche, concernant le chef d'accusation de complot, le tribunal d'Arusha est compétent. Nous ne comprenons donc pas pourquoi l'audience a été reportée deux fois. Si l'enquête est incomplète pour les faits de complot, ces chefs d'accusation doivent être abandonnés.

Le Procureur ne peut pas porter devant le tribunal des délits comme le complot avant que l'enquête ne soit terminée, sinon ces accusations sont prématurées.

Mais ils savent qu'ils n'obtiendront pas assez de preuves pour condamner qui que ce soit, c'est pour ça qu'ils disent que l'enquête est incomplète. "

Le policier a été tué vendredi 10 juin dans le nord de la Tanzanie lors de confrontations avec la communauté masaï locale qui s'oppose à la pose de " balises " séparant zones d'habitat humain et d'animaux sauvages, selon un responsable local.

Depuis plusieurs années, les Masaï de Loliondo s'opposent aux autorités tanzaniennes, qu'ils accusent de vouloir les expulser d'une partie de leur zone d'habitat historique pour en faire une zone réservée aux safaris et à des chasses privées, ce que le gouvernement dément. Il assure vouloir protéger des activités humaines 1 500 km² sur les 4 000 km² de cette région située non loin du parc du Serengeti, laissant 2 500 km² aux bergers masaï.

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