À moins d'un mois des élections au Kenya, les acteurs veulent éviter le scénario de 2017, quand la Cour Suprême kenyane avait invalidé les élections, pour " irrégularités ". Un deuxième scrutin a dû être organisé, largement boycotté par l'opposition. Pour le scrutin du 9 août prochain, plusieurs organismes ont déjà annoncé déployer des observateurs, notamment l'Union européenne qui a a officiellement lancé sa mission d'observation samedi 26 juillet.
La mission européenne va déployer 180 observateurs dans les bureaux de vote le 9 août, dont 48 sont déjà arrivés au Kenya, ainsi que 12 experts des élections. Le coût total s'élève à environ 8 millions d'euros.
" Nous avons commencé à observer la campagne électorale, nous allons suivre le processus jusqu'à après les élections, a expliqué devant la presse Ivan Stefanec, observateur en chef de la mission. Le jour du scrutin, nous observerons l'ouverture des bureaux de vote, le vote, ainsi que la transmission des résultats. Nous pensons que le processus électoral sera crédible, transparent et se déroulera dans la paix. "
Plusieurs points de vigilance ont déjà été identifiés par l'Union européenne (UE), selon Beata Martin-Rozumilowicz, observatrice en cheffe adjointe de la mission :
Nous allons faire attention à toutes les étapes du processus qui inquiètent les Kényans. Ça va du respect du cadre légal, à l'inscription des électeurs ou encore la campagne. Nous allons aussi surveiller le rôle des médias et des réseaux sociaux, ainsi que des éléments plus spécifiques, comme l'utilisation de la technologie pour les élections ou le rôle des femmes et des populations défavorisées.
Pour la première fois au Kenya, l'UE a nommé un analyste dédié à l'utilisation de la technologie et un autre en charge d'observer les réseaux sociaux : la mission reconnait ainsi leur rôle accru dans le processus électoral. Mais leur utilisation est aussi source d'inquiétudes : la société civile kényane a notamment alerté à plusieurs reprises sur la prolifération de fake news et de discours de haine.
La mission de l'UE vient compléter les initiatives kényanes : Elog, un groupement d'observation des élections issu de la société civile, compte notamment déployer 5000 observateurs le jour du vote. L'Union africaine et l'Igad (l'autorité régionale pour le développement) ont, elles aussi, déjà annoncé envoyer leur propre mission d'observation dans le pays pour le scrutin du 9 août.