Sénégal: Hôpital thoracique de Xi'an - Immersion dans un centre de traitement de la Covid en Chine

18 Juillet 2022

Xi'an (Chine) — Une semaine après notre arrivée en Chine, nous avons eu la malchance d'être testé positif à la Covid.

Ce qui nous a fait faire sept jours d'observation à l'Hôpital thoracique de Xi'an. Une occasion de vivre et de voir de l'intérieur un aspect du système médical chinois où le patient est au cœur de son propre traitement et qui utilise aussi à fond les nouvelles technologies.- Après deux tests négatifs le jour de notre arrivée (dimanche) en Chine et le mercredi qui suit, celui du samedi (7ème jour) est positif. Une énorme boule de neige dans la tête. Être covidé loin de chez soi, après s'être vacciné, testé plusieurs fois négatifs avant de venir... Notre interprète, Cristina, agent au bureau des Affaires étrangères de la municipalité de Xi'an, une ville de la province Shaanxi, à des milliers de kilomètres de Pékin, nous demande de préparer les bagages parce qu'une ambulance va venir nous chercher pour l'Hôpital de la ville. Vrai moment de perturbation et de stress... L'interprète tente de rassurer.

" L'Hôpital est habitué à gérer ces genres de situations. Ne vous stressez pas ", dit-elle. Nous devons partir et l'ambulance est garée juste à la sortie du bâtiment. Les bagages embarqués, les portes de l'ambulance se referment sur nous. La voiture médicalisée démarre en longeant les murs de l'immense complexe hôtelier qui nous accueillait pour nos 14 jours de quarantaine, un passage obligatoire pour tout voyageur qui débarque en Chine. Quand nous sortons, on découvre un peu la ville de Xi'an avec les échoppes et quelques passants. La voiture attaque la circulation et met les gyrophares. Le temps de découvrir cette ville historique et culturelle marquée par la présence de musulmans depuis le XVIIème siècle. D'où un quartier du nom de Muslim Street, uniquement réservé à cette communauté religieuse.

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Après plus d'une demi-heure de route, nous sommes à l'Hôpital thoracique de Xi'an. Un grand bâtiment vert et blanc dans un immense et vaste complexe hospitalier avec à côté un autre bâtiment où il est écrit en anglais " Mentalist Hospital of Xi'an " ou Hôpital psychiatrique de Xi'an. Une infirmière nous accueille et nous aide à porter les bagages. Équipement de protection individuelle qui masque tout son corps, elle nous indique l'ascenseur à prendre. Au deuxième étage, nous découvrons un long couloir. Nous voici à la cabine 202 avec trois lits vides. Ne parlant pas anglais, l'infirmière communique avec nous via l'application de messagerie WeChat (l'équivalent de WhatsApp). La technologie permet de sauter les barrières linguistiques et de converser.

On doit nous amener faire un tomodensitomètre pour voir si les poumons sont infectés ou pas. " Le nouveau coronavirus a la plus longue implication dans les poumons et doit être évalué ", nous conseille le médecin via WeChat. Une vingtaine de minutes après, elle envoie un nouveau message. " Tu n'as pas besoin de traitement spécial, tu es un cas asymptomatique ", dit-elle. Des mots qui sonnent comme une délivrance, mais nous devons rester en observation pendant six jours, pour pouvoir faire un test Covid. Il faut cumuler deux tests négatifs au-delà du sixième jour pour être " libéré ".

Le patient responsabilisé

Ce n'est pas une mince affaire de cumuler deux tests négatifs. Parmi ceux que nous avons trouvés à l'hôpital, il y a ceux qui en sont à leur huitième ou dixième jour. Nous avons pu nous faire quelques amis parmi le groupe de Pakistanais. Dany, l'un deux, toujours en short et chaussures de basketteur, nous dit qu'il est enseignant dans une école préscolaire de Beijing. Lui aussi revient de voyage comme tous les patients de ce couloir surnommé " corridor Covid ". D'ailleurs, Dany est parti juste quelques jours après notre arrivée. L'autre connaissance, c'est ce Chinois avec qui nous avons partagé l'avion entre Bruxelles et Xi'an. C'est lui-même qui nous a reconnu. Il parle français, ce qui est rare en Chine. Il raconte que dix autres personnes du vol venant de Bruxelles ont été testés positifs. L'origine de notre contamination est alors connue. Le matin, dans le couloir, tout le monde sort pour permettre au personnel médical de désinfecter les cabines aux rayons ultraviolets. C'est le moment de voir les visages de tout un chacun encore sous le coup du sommeil.

Les jours passent à l'hôpital et se ressemblent. Tous les matins, ce sont les gentilles infirmières qui tapent à la porte pour amener le petit déjeuner. Ce qui est frappant dans cette structure sanitaire, c'est de voir comment le patient est responsabilisé. Dès votre arrivée, vous êtes intégré dans un groupe WeChat et il vous est remis un thermomètre et un appareil de mesure de la tension et du niveau d'oxygène. Quatre fois dans la journée, vous êtes obligés de mettre les résultats dans le groupe et recueillir les conseils de l'équipe médicale. Sept jours après notre arrivée, nous voici testés négatifs deux fois de suite. Nous obtenons alors notre certificat de guérison. Au moment de partir, nous croisons à la porte d'autres voyageurs qui descendent des ambulances, valises en main, s'apprêtant à emprunter le " corridor Covid ". Ainsi va la vie à l'Hôpital thoracique de Xi'an...

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