Ce lundi 18 Juillet a marqué la commémoration de la Journée de la démocratie et de l’unité Nationale de Türkiye, en rappel de la tentative de coup d’Etat qu’a subit ce pays, le 15 Juillet 2016.
L’ambassade de Türkiye au Sénégal a convié la presse locale, une délégation du département d’Histoire de l’université Cheikh Anta Diop avec à sa tête le Pr Idrissa Ba, son Chef de département, ainsi que quelques étudiants du département d’histoire, à une conférence axée sur « Les Turcs dans l’Histoire et la Turquie ».
Tenue par le Pr Mehmet Akif Okur, membre du corps professoral de l’Université technique de Yildiz à Istanbul, cette conférence a été l’occasion de faire comprendre le rôle de Türkiye dans le monde ainsi que sa position dans les relations internationales.
L’enjeu de cette conférence ne consistait pas seulement à mettre en relief l’Histoire du pays de Recep Tayyip Erdogan. Il s’agissait surtout de mesurer l’importance pour l’Afrique de connaitre l’Histoire des Peuples du Monde, afin de mieux faire face aux défis futurs.
C’est ce qu’a rappelé l’ambassadeur de Türkiye à Dakar, M. Ahmet Kavas. Il a invité les étudiants africains à s’armer de sciences, surtout relatives à l’histoire internationale, et à réorienter l’objet des recherches vers la découverte des autres peuples et leur histoire, de sorte à s’ouvrir davantage au monde.
M. Kavas a également lancé un appel à former des spécialistes sur l’Histoire du monde, en l’occurrence celle de la Türkiye, et se servir de son modèle de gouvernance comme référence pour entretenir de meilleures relations internationales.
Le modèle de gouvernance Turc dans l’Histoire
Le peuple Turc a une histoire très riche. De la migration des empires Turcs à partir de leur berceau initial à l’Est de l’actuelle Chine, jusqu’aux portes de l’Afrique en passant par la méditerranée. Son système de gestion des relations étrangères a été l’opposé du système que nous connaissons actuellement.
Le Pr Mehmet Akif Okur fait savoir que les peuples Turcs ont toujours été conscients de l’importance de chacune des décisions qu’ils prenaient et de leur impact sur la scène internationale.
A l’en croire, c’est cette philosophie qui a façonné leur modèle de gouvernance durant l’expansion de leur pouvoir politique de l’Asie à L’Europe jusqu’à l’aube de la première guerre mondiale avec l’empire Ottoman. « L’Histoire de la Türkiye est l’Histoire de la construction du monde », a-t-il souligné. Avant de préciser que les échanges entre les Peuples turcs et les autres étaient basés sur la solidarité, l’entraide, et la coopération bilatérale.
Pour lui, l’exemple palpable est la collaboration historique entre la Türkiye et les peuples africains dans leur recherche d’indépendance et de lutte contre le colonialisme, notamment avec la Lybie et l’Ethiopie contre les Italiens.
« L’image que l’on se fait d’une nation est très importante. Elle détermine la politique étrangère et la compréhension des échanges internationaux », a déclaré le Pr. Mehmet, comme pour insister sur l’appel de l’ambassadeur turc à Dakar sur la nécessité d’aller à la découverte des autres Peuples et de se faire sa propre idée sur leur impact réel sur l’échiquier international.
Selon le conférencier du jour, une politique étrangère isolationniste est contre une mondialisation véritable et engendre ce qu’il a nommé une « démondialisation ». Cette « démondialisation » aura pour conséquence une croissance des conflits et des problèmes de sécurité dans plusieurs régions du monde.
L’urgence de construire de nouveaux systèmes d’échanges internationaux
Le Pr. Mehmet s’est également prononcé sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Pour lui, le leadership Russe joue sur la conception d’image de force militaire imposée par l’impérialisme pour assoir sa suprématie.
A son avis, cette façon de procéder ne favorise pas l’instauration d’un climat de paix durable, car cela justifierait l’usage de la domination militaire pour des échanges commerciaux équitables.
Par conséquent, « on assistera à des changements dans les systèmes de production, qui d’un point de vue économique, vont orienter les investissements sur des endroits du monde qui garantissent un niveau de sécurité acceptable et non sur un avantage de coûts et de marge », confie-t-il.
Pour lui, il faudrait dans ce cas-là se tourner vers des partenaires internationaux neutres, et miser sur la solidarité, l’entraide et la coopération bilatérale comme l’a toujours fait la Türkiye.