Afrique de l'Ouest: Des auxiliaires d'élévage au service de la communauté

communiqué de presse

Au centre et au nord du Mali, la situation sécuritaire a obligé les vétérinaires et autres professionnels de la santé animale à quitter ces zones. Cette absence à créer un vide qui expose le bétail et par la même occasion accroit la vulnérabilité des éleveurs, déjà confrontés aux effets combinés du conflit et du changement climatique et aux tensions avec les agriculteurs.

Le Mali est un pays essentiellement agropastoral. L'élevage est pratiqué par 85 % des agriculteurs. Elle procure, nourriture, revenus et prestige à plus de 30 % de la population. Cependant, le conflit, l'augmentation des températures (frôlant les 50 degrés parfois), les inondations récurrentes, la réduction de l'espace de transhumance font que les éleveurs sont de plus en plus vulnérables. L'absence de professionnels de la santé animale favorise la prolifération des maladies et des épizooties qui entrainent les pertes de bétails. Cela expose les populations aux crises alimentaires et nutritionnelles récurrentes, tout en aggravant leur niveau de pauvreté.

En partenariat avec le @MElevage, environ 4 millions d'animaux ont été vaccinés en 5 mois .

Grâce à cette vaccination, nous avons contribué à préserver la principale source de revenus des éleveurs en réduisant les risques d'épidémies.

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Pour soutenir ces communautés d'éleveurs, le CICR en collaboration avec le Ministère du Développement rural (MDR) développe plusieurs initiatives de soutien parmi lesquelles la santé animale à travers la vaccination, la formation et le recyclage des auxiliaires d'élevage.

La cohorte de cette année 2021-2022, a compté 19 jeunes auxiliaires d'élevage, dont quatre jeunes dames. Ils viennent des régions de Mopti, Ménaka, Gao, Kidal, Tombouctou et Taoudeni comme Nana Fatouma.

Âgée de 29 ans, Nana Fatouma est originaire de Taoudeni; une localité située à 750 km au nord de Tombouctou. Cette région, touchée par le conflit depuis des années, est aussi l'une des plus arides du Mali. Avec le départ progressif des vétérinaires et les répercussions sur le bétail, Nana a compris qu'il fallait que quelqu'un soutienne les éleveurs et sauve leurs animaux. C'est de ce constat qu'est née sa décision de devenir auxiliaire d'élevage.

J'ai appris l'existence de cet accompagnement du CICR grâce à une connaissance qui en avait bénéficié l'année passée. Intéressée, j'ai adhéré à la formation qui tombait à pic pour moi. De retour chez moi, je vais servir ma communauté. Je conseille aux jeunes de s'intéresser à l'élevage, car nous ne pouvons pas nous passer des animaux.

Durant 4 mois, les 19 apprenants ont acquis des connaissances de base sur l'anatomie des animaux, la parasitologie, la microbiologie, les maladies infectieuses, la pathologie médicale, l'alimentation des animaux, l'entrepreneuriat. Le Centre de Formation professionnelle de l'Ecole Secondaire Agropastorale de Ségou (ESAP) a servi de cadre à cette formation.

La clôture de ladite formation a eu lieu en juin 2022 en présence des autorités administratives, du corps professoral et des médias. Les lauréats ont reçu des attestations de formation pour pouvoir exercer avec un mandat bien spécifique. Ils ont également reçu des kits composés des médicaments et matériels vétérinaires d'une valeur monétaire de six cent mille francs CFA.

À leur retour chez eux, ces auxiliaires d'élevage pourront mettre à profit les connaissances acquises pour servir leur communauté et contribuer à l'économie locale. Ils vont combler non seulement l'absence des services vétérinaires étatiques et privés, mais encore, ils travailleront à renforcer le réseau d'auxiliaires d'élevage capables d'assurer un service minimal d'assistance à la santé animale de proximité.

Enfin, ils accompagneront les mandataires et les services techniques vétérinaires. Ils serviront également de relais pour le CICR auprès des communautés, souvent inaccessibles, pour les activités liées à l'élevage et la campagne de vaccination annuelle qui touche environ 4 millions de têtes.

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