Ces derniers jours, les Guinéens et ceux qui suivent l'actualité en Guinée ont été témoins de
l'interpellation brutale des leaders du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC). C'est en
pleine conférence de presse que des agents de la police ont fait irruption dans la salle pour se saisir des
leaders dont le président de cette institution Oumar Sylla dit Fonike Mangue, l'artiste de renommée
internationale Djani Alpha et Billo Bah. Tous les trois ont été embarqués manu militairi dans des
véhicules de police qui se sont ébranlés vers la direction de la police judiciaire.
Pottal-Fii-Bhantal Fouta Djallon condamne avec la dernière énergie cet acte barbare qui illustre que la
junte de l'ancien caporal de la légion étrangère française, le colonel Guinéen Mamadi Doumbouya nous
renvoi dans le passé douloureux de la brutalité de l'Etat ; Passé qu'il avait pourtant dénoncé lors de sa
prise du pouvoir le 5 septembre, 2021. Ce jour, nous avions écouté ce militaire nous promettre que
désormais la justice sera sa seule boussole.
Nous demandons au jeune procureur général de la république Charles Wright de faire preuve de
maturité et d'avoir un sens de la mesure. Cette interpellation barbare n'était pas nécessaire. Une simple
convocation aurait suffi pour que des citoyens qui ne représentent pas un danger public se présentent
devant la justice. En effet, les raisons invoquées pour l'arrestation des leaders du FNDC sont les propos
attribués à l'artiste Djani Alpha selon lesquels les membres du CNT ne seraient pas un groupe de jeunes
non-initiés (" Bilakoro " en langue Malinké et Peule). Ces propos ont été considérés comme une insulte
aux membres du CNT. Le jeune procureur a décidé alors de faire arrêter les leaders du FNDC ignorant le
fait que les personnes concernées par ces propos n'ont pas porté plainte contre Djani Alpha et ses
compagnons.
Mais en fait ce qui se cache derrière ces évènements, c'est une volonté de la nébuleuse junte du CNRD
d'intimider le FNDC et l'opposition afin de confisquer le pouvoir et d'imposer son agenda aux Guinéens.
Déjà nous entendons le président du CNT le " docteur " Dansa Kourouma affirmer que le peuple
Guinéen demande la réduction du nombre de partis politiques à deux ou trois. Selon lui, ceci
permettrait d'éliminer l'ethnocentrisme en Guinée. Cette affirmation n'est basée sur aucune étude. Elle
a seulement pour but d'éliminer de la compétition pour la présidence les partis politiques qui ont un
poids électoral. Les promoteurs de cette théorie oublient que sous le régime de Sékou Touré, la Guinée
a connu le system du parti unique mais cela n'a pas empêché ce dernier d'accuser les peuls (le plus
grand groupe ethnique du pays) d'être des racistes et de comploter contre son régime. Il invita
publiquement les autres groupes ethniques à les massacrer. Nonobstant cela, la constitution de 2010
prévoit un second tour si aucun parti politique n'obtient 50% ou plus au premier tour des élections
présidentielles. Cela devrait en pratique réduire le nombre de partis à deux au deuxième tour des
élections.
Considérant la dérive autoritaire de la junte du CNRD, il est peu probable qu'elle organise des élections
libres et transparentes en Guinée. C'est pour cette raison que Pottal-Fii-Bhantal Fouta Djallon réitère
son appel au FNDC, aux autres organisations de la société civile et aux partis politiques pour demander
que les Nations Unies organisent les élections présidentielles en Guinée. Faute de quoi le pays risque de
sombrer dans une instabilité permanente.
NB : A l'adresse de Oumar Sylla dit Fonike Mengue. Il est paradoxal de lutter pour un État de droit et
d'avoir Sékou Touré comme idole. Rappelons que sous le régime sanguinaire de Sékou Touré, les
prisonniers politiques n'avaient pas droit à un avocat ou à être présent devant un juge pour se
défendre, encore moins à une visite familiale. S'ils arrivaient à mourir en prison, leurs familles n'en
n'étaient pas informées. J'espère que pendant votre détention arbitraire sous le régime d'Alpha Condé,
vous avez eu une pensée pour les victimes du régime de Sékou Touré.
La Commission Centrale de Coordination de Pottal Fii Bhantal Fouta Djallon
Ampliations:
1. Représentants des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations-Unies
2. Conseil de sécurité et de paix de l'Union africaine
3. Commission de la CEDEAO
4. Bureau du Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.
5. Commission des Nations Unies sur la violence à l'égard des femmes.
6. Représentants de l'Union européenne en Guinée, ambassades de France, des États-Unis,
d'Angleterre, de Chine et de Russie en Guinée.
7. Représentant de l'Union européenne auprès de l'ONU
8. Système de justice mondiale du Département d'État des États-Unis
9. Ambassades de Guinée auprès des Nations Unies et des États-Unis
10. Human Rights Watch / FIDH / OGDH
11. Associations Guinéennes de Victimes : AVIPA, AFADIS, AGORA