Ethiopie: Les Tigréens forment une équipe pour négocier avec Addis Abeba malgré des désaccords

Les autorités de la région du Tigré ont nommé leur équipe de négociateurs pour des futurs pourparlers de paix avec le gouvernement fédéral éthiopien. Un conseiller du président du Tigré l'a annoncé à l'AFP lundi 18 juillet au soir, sans révéler leur identité, alors qu'Addis Abeba a annoncé en juin que la sienne sera dirigée par le vice-Premier ministre Demeke Mekonnen. Mais les désaccords entre les deux parties sont encore nombreux, et la perspective de négociations demeure lointaine.

Ils ne sont d'accord sur rien, sinon sur le fait qu'ils sont prêts à se parler de paix : aucun accord sur le lieu de futures négociations, ni sur une date, ni sur l'identité d'un médiateur, ni sur le périmètre des discussions.

Les Tigréens poussent pour qu'un dialogue s'ouvre à Nairobi, sous l'égide du président du Kenya, Uhuru Kenyatta. Ils veulent qu'il inclue la question du Wolkait, un territoire disputé à l'ouest du Tigré, revendiqué par les Amharas et reconquis par ces derniers à la faveur de la guerre.

Le gouvernement éthiopien, au contraire, penche pour des discussions à Arusha, en Tanzanie. Et ce sous l'autorité de l'Union africaine et de son médiateur, l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo : selon plusieurs sources, Addis Abeba n'est pas prêt à renoncer à cette condition, alors que les Tigréens jugent Olusegun Obasanjo " trop proche " du pouvoir éthiopien.

Selon un observateur indépendant de l'Éthiopie, l'intérêt des Tigréens pour le président Kenyatta est motivé par " leur volonté d'impliquer plus étroitement les États-Unis ". Et la question du Wolkait serait selon eux non négociable, alors que la délégation éthiopienne compte dans ses rangs des poids lourds de l'élite amhara.

En somme, selon cet observateur, il s'agit d'" un inquiétant cocktail d'obstacles procéduraux " qui rend la tenue de pourparlers de paix pour l'instant très incertaine.

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