Guinée: Affaire Air Guinée - La Crief accusée de règlement de comptes

La Cour spéciale de répression des infractions économiques et financières (Crief), mise en place par la junte au pouvoir à Conakry pour lutter contre la corruption et l'enrichissement illicite, traque plusieurs cadres des régimes guinéens des 20 dernières années. Sauf que cette traque est qualifiée par de nombreux observateurs de règlements de comptes ou de tentative d'élimination de potentiels candidats à la magistrature suprême du pays.

Après les nombreuses arrestations et incarcérations de dizaines de haut-responsables du RPG, le parti de l'ex-président Alpha Condé, la Cour spéciale de répression des infractions économiques et financières (Crief) s'intéresse désormais à la privatisation de l'ancienne compagnie nationale Air Guinée, qui date d'il y a 20 ans. Dans cette privatisation, elle accuse des personnalités publiques et privées, dont Cellou Dalein Diallo l'alors ministre des Transports, de malversations :

" Ces personnes sont poursuivies pour les faits de détournement de deniers publics, explique Aly Touré, procureur spécial de la Crief. Il y a un Boeing et des installations qui ont été vendus par un groupe de personnes dans une vanne au cours de laquelle, dans notre sens, aucune règle basique de passation de marchés publics n'a été respectée. "

Aliou Condé, alors secrétaire général du ministère des Transports s'interroge sur la motivation de ces accusations portées contre Cellou Dalein Diallo : " Pourquoi la Crief accuse aujourd'hui Cellou Dalein Diallo de corruption, alors qu'aucun cadre de son ministère n'a été associé ni à la liquidation de la compagnie et encore moins à l'encaissement et à l'utilisation du produit de la vente. "

Pour lui, cette affaire Air Guinée, qui met en cause l'homme politique Cellou Dalein Diallo est une cabale judiciaire : " Il n'y a aucun motif pour interpeller Cellou Dalein Diallo dans cette affaire, sauf celui non-avoué de l'exclure de la prochaine élection présidentielle en tentant de salir son casier judiciaire. "

Cette affaire suscite beaucoup de commentaires dans la place publique et les cafés de Conakry.

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