Congo-Kinshasa: La République de "transhumance" !

Dorénavant, au Congo-Kinshasa, République de "transhumance", il existe des partis politiques qui naissent comme par magie, avec comme membres, des députés nationaux, provinciaux et sénateurs élus sous d'autres bannières politiques. Dans ce pays, un mandat peut aussi passer d'une vision à une autre dans une même législature. Le basculement ou laconstitution d'une nouvelle Majorité au sein du Parlement en cours d'une législature en est une illustration parfaite de cette classe politique. Realpolitik toujours ?

S'interrogent des analystes politiques patentés qui suivent de près ce spectacle désolant qu'offre la scène politique Rd congolaise. De Mobutu en passant par Mzee et Kabila fils, du haut des 62 ans de l'indépendance, les pratiques d'hier perdurent aujourd'hui sous le régime "Fatshiste" qui, d'ailleurs, comme d'autres avant lui, serait victime, peut-être aussi chef d'orchestre derrière les feux de projecteurs, acteur de tout ce rebondissement politique à 90% à la majorité et l'opposition.

De la sortie médiatique musclée de Kabund, suivie de la défection d'Ensemble pour la République conduite par Muhindo Nzangi, les signes avant-coureurs ne trompent jamais. D'ici 2023, il faudrait s'attendre au pire. En ce début de semaine, Jean-Marc Kabund, autrefois "Tout puissant"1er Vice-président de l'Assemblée nationale, a craché le feu allant jusqu'au point de dénigrer l'actuel régime de Félix Tshisekedi et son ancien parti UDPS, "oubliant même qu'il était l'un des ténors qui ont sérieusement bénéficié de ce régime en terme des avantages. Son point de presse qui annonce la création d'un parti politique, illustre aussi bien cette transhumance.

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D'Ensemble pour la République à l'Action des Volontaires pour la Relève Patriotique, Muhindo Nzangi, ministre de l'enseignement supérieur et universitaire (ESU) a surpris plus d'un. La cérémonie du lancement officiel de son parti politique a eu lieu ce mardi 19 juillet 2022 en présence de plusieurs cadres et militants venus des différentes provinces de la République Démocratique du Congo, mais aussi de plusieurs personnalités (députés, sénateurs et ministres) ainsi que représentants d'autres partis politiques.

Dans son discours de circonstances, le ministre Muhindo a retracé son parcours politique notamment, au sein du G7 et Ensemble de Moïse Katumbi.

"C'est la liberté pour chaque congolais de créer un parti politique ; ici nous nous sommes regroupés avec beaucoup des jeunes, 8 députés nationaux et 13 députés provinciaux et 1 sénateur. Nous avons pris l'option de créer un parti politique pour porter notre message, notre vision à l'ensemble du peuple Congolais et c'est pour ça que nous l'avons fait ", a déclaré Muhindo Nzangi.

A lui de poursuivre : "Aujourd'hui, nous trouvons que nous devons être ensemble pour quelque chose d'autre notamment, l'Action des volontaires pour la relève patriotique qui est un parti qui va devoir désormais nous conduire vers les élections futures et aussi comme grand mouvement national", précise-t-il.

"Nous avons parlé avec notre président pour lui dire effectivement que nous avons pris l'option de pouvoir créer un parti politique. Comme vous le savez, Ensemble c'est un regroupement des partis politiques, mais nous avons voulu, nous, créer notre parti politique pour retrouver une indépendance.

Et donc, nous on se sépare comme des gens civilisés pas comme ceux qui lorsqu'ils se séparent, ils sont obligés de prononcer des injures contre les autres", argumente-t-il. Il s'en va ainsi avec 22 parlementaires. Jusqu'où irait cette transhumance ? Mystère.

En dépit de cette course à la mangeoire, ou de repositionnement en perspective des joutes électorales, il est important de rappeler aux politiques que les priorités doivent rester les mêmes : l'accès à l'eau et l'électricité ; l'accès aux soins de santé de qualité ; les routes reliant les provinces et surtout les routes de dessertes agricoles ; l'emploi et l'amélioration des salaires, en lieu et place de pratiquer autrement la politique du ventre.

MB

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