Burkina Faso: District sanitaire de Ouahigouya - Des ambulances non utilisées

19 Juillet 2022

Kantigui est allé au Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) du secteur 2 de Ouahigouya le jeudi 14 juillet 2022 pour une consultation où il a eu vent d'un cas d'évacuation grave. Il s'agissait d'une femme primipare qui était en travail avant terme. Elle attendait des jumeaux.

Le responsable de la maternité a jugé bon de l'évacuer au Centre hospitalier universitaire régional (CHUR) de Ouahigouya pour des soins plus appropriés. C'est ainsi que celui-ci a appelé le chauffeur de l'ambulance pour lui signaler le cas d'urgence. Malheureusement le chauffeur n'était pas en mesure d'effectuer la mission, car l'ambulance du district était au garage. " Nous n'avons qu'une seule ambulance pour plusieurs CSPS ", a expliqué le responsable à Kantigui.

Pourtant a appris Kantigui, des ambulances en bon état des communes rurales de Oula, de Tangaye et de Namisssiguima sont parquées au district sanitaire de Ouahigouya. A cause de l'insécurité dans ces localités, les agents et quelques matériels ont été rapatriés à Ouahigouya.

Kantigui se demande alors pourquoi ne pas mettre en service ces ambulances en cas de besoin au lieu de les laisser au garage au risque de les voir tomber définitivement en panne ? Les responsables du district devraient y réfléchir. Avant de quitter les lieux, la dame a eu la chance d'avoir une ambulance de secours pour être prise en charge au CHUR.

CSPS du secteur 2 de Ouahigouya : sa copine non contaminée, un séropositif mécontent

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Kantigui est tombé sur une discussion entre des agents de la maternité du CSPS du secteur 2 de Ouahigouya, qui l'a laissé perplexe. En effet, un patient vivant avec le VIH/SIDA est venu se plaindre auprès d'eux parce que sa petite amie ne serait pas atteinte du VIH, pourtant elle est enceinte de lui. Ce qui a le plus ahuri Kantigui, c'est le fait que ce dernier soit marié. Lui et sa femme sont sous traitement ARV. Cependant, il a eu une aventure avec une fille qui ignore tout de sa sérologie.

Cette dernière attend actuellement un enfant de lui. Après des tests pour entamer les Consultations prénatales (CPN), la future maman n'est pas atteinte du VIH. L'auteur de la grossesse est venu au CSPS crier au scandale du fait que son " vœu " ne soit pas réalisé. Néanmoins, l'agent de santé a menacé de le dénoncer à la gendarmerie pour ce délit grave passible de poursuite. Pourquoi l'homme souhaite-t-il voir son semblable vivre le même calvaire que lui ? S'interroge Kantigui, perplexe.

Ministère de la Santé : 30 mois d'arriérés d'indemnité de garde

Il est parvenu à Kantigui que cela fait 30 mois que les agents de santé des Centres de santé et de promotion sociale(CSPS) et des Centres médicaux (CM) ne perçoivent plus leur indemnité de garde. Elle s'élève à 10 000 FCFA par garde dans le mois, ce qui fait un total de 50 000FCFA.

En effet, pour les agents employés dans des Centres hospitaliers universitaires (CHU) et Centres hospitaliers régionaux (CHR), il revient à ces établissements, jouissant d'une relative autonomie financière, de leur verser mensuellement cette indemnité. Pour le reste, il appartient au ministère de tutelle de le faire. Depuis 2020, cette mesure est entrée en vigueur. Cette situation n'encourage pas les agents à prendre la garde, surtout pour ceux qui travaillent dans les zones à fort défi sécuritaire.

Kantigui souhaite que le ministère de la Santé résolve ce problème dans les plus brefs délais pour éviter que les usagers des CSPS ne subissent les dommages collatéraux des mouvements d'humeur des agents de santé.

Banwa : de l'engrais contrefait sur le marché

Kantigui de passage à Solenzo, dans la province des Banwa, est tombé à la renverse en apprenant une pratique pas catholique de certains commerçants. En effet, un interlocuteur de Kantigui se dit indigné du comportement de certains commerçants d'intrants agricoles qui mélangent l'engrais avec de la terre. Il révèle qu'un paysan a été victime, car ce dernier a acheté un sac d'engrais de la SOFITEX à 35 000 F CFA et une fois au champ, il a constaté que le sac contenait du gravier à moitié.

Selon la source de Kantigui, des commerçants achètent l'engrais dans les services de l'agriculture. Avec la complicité de certains paysans, une fois le stock reçu, ces commerçants fraudeurs échangent les emballages et remettent l'engrais contrefait dans le sacs vides de la SOFITEX avant de les revendre. Comment ces commerçants ont acquis ces sacs vides de la SOFITEX pour tromper la vigilance des paysans ?

Mystère et boule de gomme ! Kantigui interpelle donc les services compétents à se pencher sur cette pratique, car avec la cherté de la vie, les producteurs ne doivent pas subir des pratiques qui vont hypothéquer la campagne agricole. Nayala : un projet sert du faux engrais Pour son premier séjour au Nayala en vue de rendre visite à son oncle, Kantigui est tombé des nues en apprenant la pratique frauduleuse d'un projet de la place qui est pourtant censé aider les producteurs à améliorer leur rendement agricole.

Dans les faits, les responsables locaux du projet, en complicité avec un fournisseur retenu pour la livraison de l'engrais aux paysans, servent de l'engrais dont la qualité reste à désirer aux producteurs. Kantigui qui a été lui-même témoin des faits a constaté que le sac d'engrais NPK que son oncle a enlevé contient une quantité importante d'argile ou de terre. Kantigui interpelle les premiers responsables de l'agriculture et du projet au niveau régional et national à se pencher sur ces cas frauduleux qui risquent de mettre le " Grenier du Burkina " à genoux et d'empêcher les paysans d'atteindre leur prévision de production céréalière.

Marché de Solenzo : les riverains privés d'eau

Kantigui, dans ses tournées, a appris avec regret que les riverains du nouveau marché de Solenzo manquent d'eau potable. Selon les informations reçues par notre informateur, un forage communautaire avec château d'eau a été construit afin de servir l'eau potable aux habitants du secteur 4 de Solenzo. Tout marchait bien jusqu'à la dissolution du conseil municipal de la commune.

En effet, a-t-on expliqué à Kantigui, après la dissolution des conseils municipaux, un " ancien patron " de la mairie a mis en place un comité fictif pour vendre l'eau à 25 F le bidon de 20 litres. " Celui qui s'occupe de la question des forages à la mairie s'est indigné de cette pratique et a vainement appelé les initiateurs à stopper la vente de l'eau en attendant que la délégation spéciale statue sur la question ", a soutenu la source de Kantigui.

C'est ainsi que le responsable des projets forages de la commune a bloqué la sortie de l'eau privant tous les riverains qui sont obligés de se rendre dans des pompes lointaines pour se procurer le liquide précieux. Kantigui invite la délégation spéciale de Solenzo à statuer définitivement sur la situation pour soulager les riverains.

Axe Sindou-Banfora : les rackets ont repris

Kantigui, de retour d'un voyage est tombé sur une scène qui l'a profondément outré. En effet, comment comprendre que les forces de l'ordre postées à l'entrée des villes de Sindou et de Banfora exigent que chaque voyageur à bord des véhicules, communément appelés " dinas ", paye 2000 F CFA, quand bien même il est muni d'un document d'identité valide. Seuls ceux voyageant dans les cars y échappent. Kantigui, qui croyait à la fin des rackets liés à la traversée de la frontière est tombé des nues.

A l'entrée de chacune de ces villes, toutes les pièces d'identité sont systématiquement collectées auprès des occupants dès que le " dina " marque l'arrêt. Chaque passager doit mouiller la barbe des agents avec le fameux billet de 2 000 F CFA pour récupérer le sien. Ce racket est tout simplement indécent. Les confidences recueillies auprès des autres voyageurs ont laissé entendre que cette pratique qui avait disparu a été récemment remise à jour.

Le rançonnement des voyageurs n'est pas de nature à faciliter la collaboration entre les populations et les FDS tant souhaitée pour barrer la route aux bandes armées qui sèment la terreur aux quatre coins du pays. Kantigui interpelle la hiérarchie à faire cesser ces agissements qui n'honorent pas ceux qui s'y adonnent.

Kaya : le faux "bon samaritain "

Kantigui a assisté au procès d'un prétendu bon samaritain au TGI de Kaya la semaine dernière. Ce dernier a écopé d'une peine d'emprisonnement de 36 mois ferme assortie d'une amende de 2 millions F CFA. O. G., puisque c'est de lui qu'il s'agit, s'est, dans une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux, fait passer pour un bienfaiteur auprès d'une centaine de femmes supposées être des Personnes déplacées internes (PDI) et des veuves.

Il les avait filmées assises à même le sol avec des sébiles en main. Les services régionaux en charge de l'action humanitaire ayant flairé une mauvaise intention derrière l'acte de O. G. ont déposé une plainte auprès de la police contre lui. Appréhendé, il sera confondu devant le TGI.

En fait, son élan de compassion cachait sa malhonnêteté, puisqu'il avait soutiré 2 000 F CFA à chacune de ses " victimes ", comme frais d'adhésion à son association avant de les exposer dans la vidéo pathétique.En ces temps difficiles pour le pays, Kantigui invite chacun à redoubler de vigilance face aux imposteurs de tout acabit.

Kaya : deux gérants de dépôt de médicaments interpelés

Kantigui, dans ses pérégrinations, a eu vent de l'arrestation de deux gérants de dépôt pharmaceutique d'un CSPS de Kaya le week-end dernier. Il leur serait reproché la majoration illégale des prix des produits médicaux. Trois autres agents de santé dudit CSPS seraient également impliqués dans ce deal bien connu des pauvres patients, a-t-on soufflé à Kantigui. En attendant que la lumière soit faite sur cette affaire, les deux gérants ont été déférés à la Maison d'arrêt et de correction de Kaya.

Kantigui est estomaqué de savoir que l'on puisse profiter de la détresse des patients pour se faire de l'argent.

Le forum de la discorde

Kantigui, en séjour ce week-end dernier à Kaya, est tombé sur la tenue du forum des leaders OSC des régions du Centre-Nord, de la Boucle du Mouhoun, du Sahel, du Nord et de l'Est. Organisé sous l'initiative des responsables d'OSC, ce cadre d'échanges a eu pour objectif la mobilisation des forces vives en vue de la satisfaction des besoins humanitaires des PDI et la promotion de la paix au Burkina Faso. Si la pertinence d'une telle initiative était évidente, il est à déplorer que la rencontre se soit terminée en queue de poisson.

Il est revenu en effet à Kantigui que certains participants résidents ont été désintéressés avec des frais de carburant, tandis qu'on persuadait les autres que les résidents ne bénéficiaient pas de prise en charge. Ces mécontents, selon le confident de Kantigui, ont exhibé des termes de références où il était fait mention d'une prise en charge des participants résidents à 7500 F CFA. Ce qui a confondu les organisateurs dans leurs explications. Kantigui est convaincu d'une chose : si l'argent n'a pas d'odeur, il incite l'homme à se compromettre facilement.

SONAGESS de Nouna : à quand le ravitaillement ?

Kantigui a appris que la boutique-témoin de la commune de Nouna a ouvert ses portes en mai 2022 avec 40 tonnes de céréales dont 20 de maïs et 20 de sorgho. En l'espace de trois jours, tout le stock a été vendu. Une source a informé Kantigui que les PDI et la population hôte appellent de tous leurs vœux au ravitaillement de la boutique. Tout leur espoir de trouver de quoi se nourrir est tourné vers la SONAGESS afin qu'elle daigne apporter un autre stock de céréales. Kantigui souhaite vivement que les cris de détresse de la population soient entendus par les autorités en charge de la gestion des stocks de sécurité.

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