A quoi serait due la situation dans laquelle se trouve la République Démocratique du Congo ? A la vision de l'homme politique congolais ? Telles sont les questions capitales qu'il faut se poser, puisque la version améliorée de la lettre adressée à Félix... Faure par Emile Zola, "J'accuse", parait très enrichissante. Il s'agit de la sortie médiatique du lundi 18 juillet dernier, à Kingabwa, où Jean-Marc Kabund-A-Kabund, exclu de son ancienne famille politique, l'UDPS, a préféré laver les linges sales en public. Dans son viseur, le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Le désormais Président de l'Alliance pour le changement aura, pour une fois, éventré le boa. Tout en lui reconnaissant la liberté de s'exprimer, il y a lieu de comprendre qu'au-delà des affirmations faites devant le public, il s'est tiré, par inadvertance, une balle dans le pied. Il aura ainsi mis à nu ce qui convient d'être considéré comme la vraie face de l'homme politique congolais qu'il aura incarnée, trois ans durant, aux côtés du fils du sphinx de Limete. N'ayant plus rien à cacher sous sa casquette d'opposant, Kabund estime que l'actuel régime a lamentablement échoué sur tous les plans.
Un régime qui, d'après lui, constitue un véritable danger pour la République et l'ensemble de congolais. Il a fustigé l'incompétence et l'incapacité du régime Tshisekedi à mettre fin à l'insécurité qui sévit dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Il a aussi révélé que la taxe RAM était illégale et relevait simplement de l'escroquerie.
Sont-elles vraies, ces allégations ? Si oui, il y a lieu de se demander ce qu'a été son attitude pour défendre les intérêts du peuple. Pourquoi n'avait-il pas pris le courage digne d'un héritier politique de Feu Etienne Tshisekedi d'heureuse mémoire pour démissionner ?
Pourquoi avoir choisi le temps de disgrâce, avoir attendu d'être exclu du parti présidentiel, pour monter au créneau ? Est-ce là l'ironie du sort ? Telle est le nœud de l'affaire, car une telle attitude démontre suffisamment à quel point l'hypocrisie et la défense des intérêts personnels se sont taillé une bonne place, actuellement, dans la classe politique congolaise. A qui donc faire confiance ? Difficile d'y répondre à la hâte puisque le temps en dira plus dans les jours qui viennent. Toutefois, lors de prochaines élections, le peuple ne sera pas dupe. La RDC mérite mieux.
