Kenya: Uhuru Kenyatta annonce des mesures contre l'inflation avant la présidentielle

Le président kenyan Uhuru Kenyatta

Le président kényan Uhuru Kenyatta s'est exprimé devant la presse mercredi 20 juillet pour évoquer la flambée du coût de la vie, une préoccupation majeure pour les Kényans en vue des élections du 9 août. Le prix des produits de base ne cesse d'augmenter en raison de la sécheresse, du Covid-19 et de la guerre en Ukraine.

Le paquet de deux kilos de farine de maïs était monté à plus d'1,60 euro - un record - mais il sera désormais vendu à 80 centimes. Le président Uhuru Kenyatta a annoncé mercredi des mesures fiscales pour diviser son prix par deux. La farine de maïs, qui sert à cuisiner l'ugali, la pâte blanche qui accompagne la plupart des repas kényans, a d'ailleurs dominé sa prise de parole. Le chef de l'État a souligné que son prix avait tendance à augmenter avant chaque élection, citant les scrutins de 2013 et 2017. Il a alors posé une question : " Est-ce que c'est une coïncidence que l'on ait une crise de la farine avant chaque élection? Est-ce que c'est une conséquence de dynamiques de marché? Ou est-ce que c'est un résultat délibéré? "

Le président sortant a notamment accusé certains meuniers ou vendeurs de maïs de garder des stocks pour contrôler les prix, participant à leur flambée. Puis a reproché aux politiques d'instrumentaliser la crise économique à des fins électorales. Alors que la campagne bat son plein, il a voulu leur faire passer un message :

Politiser la douleur des plus vulnérables sans leur proposer de solutions, c'est se moquer des modes de vie de ceux mêmes dont vous cherchez à récupérer les votes. La collaboration entre les acteurs du secteur économique et la classe politique doit se faire pour le bénéfice des citoyens de notre république. Et si ça apporte de la misère, comme la hausse du prix du maïs à chaque élection, c'est aux électeurs que revient le devoir d'y mettre fin.

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Le président Kenyatta a aussi veillé à défendre son bilan économique : il a notamment rappelé les allègements d'impôts mis en place pendant la crise du Covid-19 ou encore les subventions des carburants financés par le gouvernement.

Uhuru Kenyatta ne peut pas se représenter cette année car il a déjà effectué deux mandats, mais il a affiché son soutien au candidat investi par son parti, son ancien opposant politique Raila Odinga. Ce dernier fait face à trois autres candidats, dont l'actuel vice-président, William Ruto.

■ William Ruto accusé de vouloir régler des comptes avec Uhuru Kenyatta

Au Kenya, William Ruto, le vice-président candidat à l'élection présidentielle du 9 août prochain, a accordé un entretien à RFI jeudi 21 juillet. Deux enjeux marquent la campagne actuelle : les recettes de l'État qui sont en berne et la lutte contre la corruption qui semble être incapable d'aboutir alors que de nombreux dignitaires et politiques au pouvoir sont en ligne de mire.

William Ruto est accusé par ses adversaires de vouloir régler ses comptes avec le président sortant en ayant la ferme intention de le poursuivre en justice pour corruption s'il est élu. Le candidat de la coalition s'en défend, mais compte bien reformer le système anticorruption.

William Ruto, candidat à la présidentielle kenyane, assure qu'l ne veut pas régler ses comptes avec le président

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