Ile Maurice: Haute trahison - "Lakwizinn pé pran difé"

Trop, c'est trop ! Les membres de l'opposition parlementaire, notamment le Parti travailliste (PTr) et le Mouvement militant mauricien, ont tenu à le faire savoir hier devant le Parlement. Ils ont investi les rues de la capitale pour dire haut et fort leur mécontentement. Plusieurs citoyens en colère se sont joints aux membres de l'opposition, brandissant des pancartes symboliques frappées des deux mots "haute trahison".

Vers 10 h 30, le mouvement a démarré devant l'Assemblée nationale. Alors que les membres de l'opposition étaient attendus vers 11 heures, les policiers de la Special Supporting Unit étaient déjà sur place. L'artillerie lourde était de sortie car, à l'arrière d'un des 4x4, on pouvait voir un officier armé. Le ton était donné. Ces derniers auront tout juste le temps de se déployer pour se rendre sur l'aire de stationnement du Parle- ment en attendant le début des hostilités.

Entre-temps, les différents sympathisants se mobilisaient sur la place d'Armes. Notons la présence très remarquée du président du village de Plaine Magnien, Nazim Gurib. 11 h 30. Les membres de l'opposition sont arrivés, pancarte en main, scandant "haute trahison" avant de se faire rappeler à l'ordre par les policiers présents, qui leur ont signalé que la manifestation était illégale. "Mardi, des femmes sont venues manifester devant le Parlement. Le ministre Mudhoo les avait sollicitées. Pourquoi la police ne les a pas interpellées ? Pourquoi nous, alors que nous avions deux groupes de huit personnes et nous sommes dans les règles ?" s'est demandé Patrick Assirvaden. Après trois mises en garde de la police, les manifestants se sont dirigés vers le bureau du Premier ministre devant lequel ils ont scandé le fameux "BLD" et "Jugnauth bizin démisioné".

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"C'est un acte de haute trahison dont nous avons été témoins. Le Premier ministre a menti au Parlement en balançant un rapport erroné. Nous avons des sources sûres indiquant que le rapport est faux et nous allons bientôt sortir un autre rapport accablant. Le Premier ministre doit démissionner s'il a toujours un peu de dignité", a déclaré Arvin Boolell devant le Parlement face à une foule de sympathisants.

Pour sa part, Patrick Assirvaden a rappelé les récents épisodes survenus au Parlement depuis l'éclatement de cette affaire. "Le Premier ministre a démenti l'existence d'un rapport face au leader de l'opposition. Il a fait preuve d'arrogance", a déploré le député du PTr. Quant à Rajesh Bhagwan, il a tenu un discours quelque peu imagé : "Pa vinn démann mwa kifer dimounn pé swiv nou. Mwa mo'nn désann pou fér séki bizin fer. Dimounn pé swiv nou parski mo kouma enn léma. Lakwizinn pé pran difé." Avant de se diriger de nouveau vers la place d'Armes, les membres de l'opposition ont glissé des papiers portant l'inscription "haute trahison" entre les portes du PMO qui étaient fermées et bien gardées par la police.

Les forces de l'ordre ont eu du mal à disperser la foule vers midi.

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