Tunisie: L'artiste disparu Hichem Rostom sera à l'honneur aux JCC 2022

Tunis — Le grand acteur tunisien et artiste complet Hichem Rostom, disparu le 28 juin dernier à l'âge de 75 ans, sera à l'honneur aux Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) prévues du 29 octobre au 05 novembre 2022. Le festival a annoncé que cet honneur lui sera rendu en guise de reconnaissance pour son apport à l'essor culturel en région arabe et africaine.

Hichem Rostom (26 mai 1946 -28 juin 2022) est natif de la la Marsa, dans la banlieue de Tunis, où il est décédé chez lui et enterré au cimetière de Gammarth, pas loin de sa ville natale. Cette figure éminente de la scène artistique nationale était un bel acteur qui a laissé derrière lui un grand héritage artistique.

Cet acteur pour le théâtre, le cinéma et la télévision, est connu pour ses rôles aussi variés qu'importants, dans une centaine d'oeuvres tunisiennes et étrangères. Son parcours professionnel étalé sur plus de cinq décennies est riche en oeuvres théâtrales (70), cinématographiques (32) et télévisées (26).

Son penchant pour le théâtre s'est révélé depuis son jeune âge. Durant ses études au collège Sadiki, il a fait ses débuts avec le grand Ali Ben Ayed qui était son mentor. Ce dernier l'avait initié à la planche à travers la participation à Othello, adaptation de l'œuvre éponyme du dramaturge anglais William Shakespeare. Cette pièce était présentée, en 1964, à l'inauguration du Centre Culturel international de Hammamet, Dar Sébastien.

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Après avoir eu son bac Lettres, il séjourne en France pour suivre des études supérieures à l'Institut d'études théâtrales de l'Université Sorbonne-Nouvelle et à l'Institut des hautes études cinématographiques. En France, il réside durant près de 20 ans période à laquelle il a travaillé à Radio France puis en tant qu'animateur au Théâtre national populaire. Cette étape européenne lui a permis de côtoyer le milieu théâtral et cinématographique, notamment français et italien.

Il a décroché des rôles dans des pièces pour des metteurs en scène comme les Français Bernard Sobel et Jacques Lassalle et le Polonais Tadeusz Kantor. Il a également fait une courte apparition dans L'Aile ou la Cuisse, un film de Claude Zidi, sorti en 1976, avec à l'affiche le grand acteur disparu Louis de Funès.

De retour en Tunisie, vers la fin des années 80, il participe dans des films ayant marqué le cinéma tunisien, comme Les Sabots en Or de Nouri Bouzid (1988), Leila, ma Raison (1989) de Taieb Louhichi, Le Silence du Palais de Moufida Tlatli (1994) et Essaida de Mohamed Zran (1996)

Hichem Rostom était au casting du Patient Anglais d'Anthony Minghella dont le tournage avait eu lieu entre l'Italie et la Tunisie. Cette coproduction américano-anglaise sortie en 1996 est neuf fois oscarisée.

Parmi ses rôles pour le petit écran, il a participé dans des séries télévisées nationales à succès, à l'instar de Ennes Hkaya, Gamret Sidi Mahrous, Faj Errmal, Njoum Ellil, Awled Moufida, Maktoub, Tej El Hadhera, Laylet Echak et 27.

Aux côtes de ses multiples rôles pour le théâtre, le cinéma et la télévision, il avait mis en scène des pièces comme Caligula et l'Etranger. En plus d'animer des ateliers de théâtre dans les universités tunisiennes, il était à la tête des Journées Théâtrales de Carthage (JTC), un rendez-vous annuel d'envergure arabe et africaine qu'il a dirigé pour deux éditions successives.

Durant les dernières années précédant sa mort, Hichem Rostom s'est dirigé vers les manifestations artistiques (Festival Rouhanyet) à tendance soufie. Sa personnalité pacifique l'a conduit au spiritualisme en adoptant une démarche artistique qui coïncide avec ses convictions.

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