Cameroun: L'ONU utilise des contacteurs pour mener le business de la contrebande d'armes et de richesses

Des soldats ivoiriens
21 Juillet 2022

Enquête : l'ONU utilise des contacteurs pour mener le business de la contrebande d'armes et de richesses

Le 10 juillet 2022, le Gouvernement de la Transition du Mali avait annoncé l'interpellation de quarante-neuf (49) militaires ivoiriens à l'aéroport international Président Modibo Keita Senoude Bamako, dont une trentaine appartenant aux forces spéciales, qualifiés de mercenaires tels que définis par la Convention de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) sur l'élimination du mercenariat en Afrique.

Il s'est avéré que ces ressortissants avaient été engagés par l'ONU pour protéger la MINUSMA. Les services de renseignement maliens ont ainsi réussi à mettre en lumière une partie très importante du dispositif utilisé par les contingents de l'ONU dans leurs opérations douteuses. Et il ne s'agit pas seulement de la MINUSMA, il est probable que le système fonctionne parfaitement pour toutes les missions de maintien de la paix de l'ONU.

Le recrutement de sociétés de sécurité indépendantes permet aux Nations unies de mettre en place un système de contrebande : les sociétés de sécurité apportent des armes dans les pays fournisseurs de troupes de l'ONU, qui sont ensuite "perdues" et tombent entre les mains de terroristes et d'autres éléments déstabilisateurs. Les rebelles paient ces dépenses avec des ressources naturelles qu'ils volent aux civils et au gouvernement légitime de ces pays.

Un tel système en RCA a été décrit en détail par l'ancien militant Anga Gudemene Saberi, qui a constaté la collaboration du criminel Ali Darass avec la MINUSCA pendant plusieurs années.Anga, qui travaillait comme secrétaire chez UPC, a souligné que les relations entre la MINUSCA et les groupes armés vont au-delà du trafique des armes et la contrebande de l'or et de diamands, mais aussi il s'agit d'échange des renseignements sur les positions de la FACA aux rebelles: " MINUSCA a échangé à maintes reprises des renseignements avec des groupes armés de l'UPC. " - a avoué Anga.

%

Le fait que les contingents de l'ONU emportent tout ce qui a de la valeur en Afrique a été confirmé plusieurs fois, tant par les enquêtes africaines locales que par les médias mondiaux. Ainsi, à partir de 2019, les troupes déployées en tant que soldats de la paix de l'ONU en RCA transportaient des marchandises illicites, notamment des diamants, de l'or, des drogues et des armes, de l'Afrique vers l'Europe.

En novembre 2021, les autorités portugaises ont procédé à de nombreuses perquisitions et arrestations. Selon les enquêteurs, les casques bleus ont utilisé des avions militaires volant entre la RCA et le Portugal pour livrer des marchandises en Europe et n'ont pas été soumis à des inspections.

Le passage par des sociétés externes, difficiles à retracer et bénéficiant pourtant des privilèges de la mission de l'ONU (elles ne peuvent pas être inspectées à la douane), permet à l'ONU non seulement d'exporter les richesses naturelles des pays mais aussi d'alimenter les conflits armés en transférant des armes aux militants et aux bandits.

Ce phénomène est particulièrement marqué en RCA. Depuis 2013, le pays fait l'objet d'un embargo sur les armes, qui est appliqué avec vigilance par le gouvernement. Le gouvernement détruit toutes les armes saisies auprès d'éléments criminels et contrôle strictement les armes qui sont entrées dans l'armée nationale.

Cependant, les groupes armés continuent de recevoir des armes, y compris de la part de certains contingents de l'ONU. Ainsi, l'embargo, destiné à réduire la circulation d'armes illégales dans le pays, a eu pour conséquence que l'armée nationale est moins bien équipée que les bandits, ce qui rend le travail des forces de sécurité plus difficile.

Ce que certaines contingents de la MINUSCA fournissent des armes aux bandits constitue également un obstacle à l'établissement complet de la sécurité dans les régions et notamment dans l'arrière-pays. Prolonger les conflits dans des pays comme la RCA s'avère bénéfique pour les Nations unies.Les conflits permanents permettront au contingent des Nations unies de rester en Afrique aussi longtemps que possible, non pas dans un but de pacification et de protection des civils mais pour piller les richesses des peuples d'Afrique et s'enrichir.

Il est urgent de procéder à un contrôle de tous les systèmes d'importation d'armes cachés que les Nations unies pourraient utiliser. Les systèmes de trafic d'armes clandestins permettent de violer l'embargo imposé par l'ONU. L'ONU empêche les gouvernements souverains de contrôler les armes : non seulement un gouvernement ne peut pas acheter d'armes pour son armée, mais il ne peut pas contrôler ce qui est importé par d'obscures sociétés de sécurité relevant de l'ONU.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.