Malgré les sanctions prises contre l'extraction aurifère sauvage, les activités illégales se poursuivent, impliquant des Chinois. Selon nos sources proches du dossier, il pourrait s'agir d'un même réseau qui entreprend des activités illicites dans différentes régions du pays.
Les trafics illicites d'or restent difficiles à maîtriser, bien que le ministère des Mines et des Ressources stratégiques (MMRS) affiche une volonté de mettre fin aux activités des orpailleurs illégaux. Le 12 avril dernier, trois Chinois et cinq ouvriers malgaches ont été surpris en flagrant délit avec une drague à godets, en train de procéder à une extraction aurifère illégale dans le quartier de Sahasondroka, commune rurale d'Ambohimiarina à Mananjary. Selon les représentants du MMRS qui étaient sur place, ces individus ne disposaient pas d'autorisations nécessaires pour mener leurs opérations. Outre cette activité illégale, ces individus sont également poursuivis en justice par le ministère, pour utilisation de mercure - présentant un danger pour la santé publique - ainsi que pour bris de scellé. En effet, la drague à godets interceptée à Sahasondroka a déjà fait l'objet d'une saisie et devrait encore être sous-scellée, lors de cette seconde interception. Après les premières enquêtes, les trois Chinois et les cinq Malgaches sont placés sous mandat de dépôt à Mananjary, jusqu'à aujourd'hui.
Récidivistes. Selon les informations fournies par les autorités, l'un des Chinois est déjà mêlé à une autre affaire relative à une autre machine d'extraction à Anosimparihy, un autre site aurifère de la région, en 2021. En d'autres termes, il est poursuivi pour des faits similaires, au même tribunal, une année plus tard. Il faut croire que les poursuites judiciaires ne découragent pas ces Chinois, qui ne manqueront certainement pas de demander une liberté provisoire à la prochaine audience attendue au Tribunal Correctionnel de Mananjary. Dans leurs discours, les représentants du MMRS martèlent l'intensification de la lutte contre l'exploitation illicite d'or. Cependant, les craintes subsistent sur le risque de cas d'impunité, vu que ces exploitants illicites font fi des poursuites judiciaires et semblent être habiles pour trouver des échappatoires.
Mêmes procédés. Pour l'opinion, les cas d'extraction aurifère sauvage pourraient être entrepris par un réseau mafieux, si l'on se réfère aux procédés qui sont similaires. Pas plus tard que la semaine dernière, le MMRS a encore mis la main sur une autre drague sur le fleuve Kamoro, dans la commune rurale de Marokoro du district de Maevatanàna. Il s'agit, une fois de plus, de Chinois qui utilisent de gros engins. Les informations officielles indiquent que cette exploitation illicite à Maevatanàna s'opère depuis 2016 sur quatre sites différents, alors que les autorités locales n'ont pris des mesures qu'au deuxième trimestre de cette année, soit plus de six ans plus tard. Par ailleurs, les autorités ont évoqué que ces Chinois ont des informateurs, ce qui leur a permis de prendre la fuite, lors de la descente de la délégation du MMRS à Marokoro, le 15 juillet dernier. Certes, il est difficile d'estimer la quantité d'or pillé par ces étrangers, mais compte tenu des engins utilisés et du grand nombre de sites exploités, leur valeur pourrait dépasser facilement les millions de dollars américains.