Madagascar: Le pouvoir face à une situation de plus en plus complexe

Deux semaines après l'annonce de la hausse du prix du carburant, l'atmosphère qui règne est plutôt lourde car le problème des transports urbains ne s'est pas encore résolu.

Les coopératives sont divisées sur l'opportunité d'appliquer le tarif de 600 ariary décidé par l'État. Certains transporteurs ont tout de suite accepté de le faire sans rechigner, mais ceux groupés au sein du FMA ont fait de la résistance. Les discussions lors des réunions qu'ils ont organisées ont été très animées et la majorité a affirmé que, pour pouvoir s'en sortir, il fallait un prix du ticket de taxi-be à 800 ariary.

C'est ce que l'on a constaté sur plusieurs lignes de bus de la capitale et ce, au grand dam des usagers qui n'ont pas manqué de manifester leur mécontentement. Les autorités, après avoir laissé la situation se décanter, ont pris le parti de réagir. C'est la CUA qui est entrée en lice et ceux qui s'occupent des transports ont affirmé que l'accord conclu entre les représentants des transporteurs et le président de la République devait être appliqué. Ils ont, dans leur intervention, parlé des sanctions qui s'appliqueraient aux contrevenants. Les contrôles commenceraient le vendredi et la mise en fourrière des véhicules ou le retrait des licences auraient lieu si cela s'avérait nécessaire. Pour le moment, la situation est loin d'être apaisée.

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On dit que le FMA a accepté de rentrer dans le rang et de respecter les directives de l'État. Mais certains transporteurs ne l'entendent pas de cette oreille et se disent prêts à ne pas faire circuler leurs véhicules si c'est nécessaire. Les usagers ne savent plus ce qu'ils doivent faire, mais les frictions avec les receveurs se sont multipliées et les incidents peuvent dégénérer.

Ce qui se passe dans le secteur des transports urbains retient particulièrement l'attention, mais le renchérissement du coût de la vie se constate dans tous les domaines. Les consommateurs ont la désagréable surprise de voir tous les prix s'envoler et la valse des étiquettes n'est pas un vain mot.. C'est dans ce contexte que l'opposition a décidé d'organiser un grand meeting ce jour au Magro Behoririka. Le RMDM veut, dit-il, conscientiser la population, mais il convient cependant qu'il peut prêcher dans le désert.

Sur le plan international, la situation sur le front ukrainien préoccupe toujours autant les puissances occidentales. La Russie semble piétiner dans le Donbass face à des Ukrainiens qui utilisent de manière judicieuse les armements offerts par les Européens et les Américains. Le président Volodimir Zelenski continue ses appels au soutien des Occidentaux et a envoyé sa femme aux États-Unis pour qu'elle s'adresse aux parlementaires américains. Le chef de l'État ukrainien a opéré un grand nettoyage au sein de son appareil d'État et limogé de nombreux responsables accusés de corruption et d'intelligence avec les Russes. Il compte ainsi pouvoir redonner une certaine vigueur à l'action d'une résistance ukrainienne revigorée.

Madagascar, à l'instar de tous les pays du monde actuel, ressent les effets d'une crise née d'un conflit qui se déroule loin de ses frontières. Les difficultés qu'elle connaît en ce moment ne découlent cependant pas toutes de cette conjoncture internationale difficile. Ses causes sont aussi internes et structurelles. Les spécialistes parlent d'une véritable refondation de la vie politique malgache. Mais pour le moment, ce sont les questions sociales qui sont les plus préoccupantes. Le pouvoir doit faire face à une situation de plus en plus complexe.

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