"L'excellence n'est pas au rendez-vous de cette édition 2021. Le Grand Prix de la presse de Côte d'Ivoire ne peut donc être décerné". C'est en ces termes que Boyaga Mono Ouattara, présidente du jury, a mis fin au suspense lors de la proclamation des résultats du Grand prix de la presse de Côte d'Ivoire.
Face à de nombreux acteurs de la presse, la présidente du jury a égrené un ensemble de facteurs qui ne permettent selon elle, pas d'octroyer ce prix à une entité de presse ayant exercé sur le sol ivoirien en 2021.
L'histoire retiendra donc que ce prix, qui effectuait son grand retour après une trêve de 3 années, n'aura été attribué à aucune entreprise de presse lors de la cérémonie du 22 juillet à l'hôtel Azalai à Marcory. Un rendez-vous qui marquait pourtant la première édition du prix sous sa nouvelle dénomination "Grand prix de la presse de Côte d'Ivoire", a expliqué la présidente du jury.
Selon ses explications, le collège d'experts à la manœuvre depuis près de deux mois n'est pas parvenu, à la lumière des critères d'examen, à dégager un lauréat pour la présente édition du concours.
En lieu et place du Grand prix, deux entreprises de presse se sont vu remettre des prix d'encouragement. Dont l'un pour la presse imprimée et l'autre pour la presse numérique. Il s'agit respectivement de Société ivoirienne de presse pour la promotion de la retraite active (Sipprac), éditrice de "La retraite active" et Alerte info Sarl, éditrice de "alerte info.net". Il convient de noter que seule une poignée d'entreprises de presse exerçant en Côte d'Ivoire ont été jugées éligibles à la participation au concours, a indiqué la présidente du jury.
Un plan Marshall pour la presse en Côte d'Ivoire
Un plan Marshall pour sauver les acteurs de la précarité qui sévit dans l'écosystème médiatique national. C'est le plaidoyer de Samba Koné, président de l'Anp. Qui a dressé un sombre tableau de la situation de la presse en Côte d'Ivoire. Il a notamment relevé que le paysage de la presse ivoirien en apparence dynamique est à la vérité, traversé depuis quelques années, par des vents contraires.
" En 10 ans, de 2011 à 2021, le segment de la presse quotidienne a vu son chiffre d'affaires s'effondrer de 82%. Passant de 5,4 milliards de FCfa à moins d'1 milliard de nos francs. Par ailleurs, depuis l'avènement du coronavirus en 2019, la perte moyenne annuelle de vente sur les quotidiens a été évaluée à 16 % contre 8 % auparavant ", a-t-il fait savoir.
Pour lui, ce plan Marshall se présenterait au terme d'une concertation, un dialogue de vérité, sans faux fuyants entre les acteurs du secteur que sont les chefs d'entreprises de presse, le distributeur et les imprimeurs.
Historique du Grand Prix de la Presse de Côte d'Ivoire
Institué en 2006 sous l'appellation le prix CNP du Conseil National de la Presse, le prix existe depuis 2020 sous sa nouvelle dénomination "Grand Prix de la presse de Côte d'Ivoire".
Sa création a pour objectif d'accompagner l'assainissement du secteur de la presse écrite, tant au niveau de l'éthique, de la déontologie du métier de journaliste, qu'au niveau du management de l'entreprise.
Sous sa dénomination première, 5 éditions du prix ont été célébrées et ont récompensé 21 entreprises de presse. Après une période de léthargie, le prix revient en 2015 sous la dénomination de Prix CNP d'excellence. 4 éditions ont été organisées sous cette autre formule, et ont récompensé 10 organismes de presse.
L'aménagement du cadre législatif du secteur de la presse intervenu en 2017. Impliquant, entre autres, la prise en compte de la presse numérique conduira à la dénomination actuelle du prix.
Ainsi, c'est au cours d'une soirée d'hommage et de distinction d'acteurs et structures de la presse en 2020 que la dénomination Grand Prix de la presse de Côte d'Ivoire a été officialisée.
