Kenya: Passe d'armes entre la commission électorale et la police

La police patrouille Baba Dogo.

Une affaire prend de l'ampleur et une tournure politique au Kenya, à quelques jours du scrutin présidentiel.

Jeudi soir, l'IEBC, la commission électorale, a dénoncé l'arrestation de trois personnes venues du Venezuela pour aider au déploiement de la technologie pour le vote du 9 août. La police a répondu en expliquant qu'une des personnes était arrivée à l'aéroport en possession de stickers électoraux... sans que ce matériel officiel n'ait été déclaré au préalable, ce qui a soulevé des suspicions. Les trois personnes ont été relâchées le lendemain. Mais depuis, la commission électorale et les forces de l'ordre s'attaquent à coups de communiqués.

La commission électorale dénonce un harcèlement et des attitudes abusives. Dans son dernier communiqué, elle accuse la police de toujours détenir ses stickers électoraux. Mais aussi d'avoir confisqué les téléphones portables, ordinateurs et clés USB des personnes arrêtées, après les avoir forcées à donner leurs mots de passe alors que des informations sensibles liées aux élections sont contenues dans ce matériel.

La direction des affaires criminelles a immédiatement démenti, qualifiant le communiqué " d'inexact " et " trompeur ".

Les deux camps politiques se sont également emparés de l'affaire. Le camp de William Ruto accuse le gouvernement de chercher à interférer dans les élections. Samedi, sur Twitter, l'actuel vice-président a appelé ses adversaires à " arrêter d'intimider la commission électorale ". Plusieurs personnalités politiques du camp de Raila Odinga dénoncent un manque de transparence de la part de l'agence indépendante.

Cette affaire vient renforcer un sentiment de méfiance vis-à-vis de la commission électorale. Ces dernières semaines les critiques se sont multipliées sur son manque de préparation en vue du vote. D'autant que les Kényans gardent en mémoire le scrutin de 2017 qui avait été annulé par la Cour suprême pour causes d'irrégularités.

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