Congo-Kinshasa: Se sentant abandonnés, les sinistrés du Nyiragongo en appellent aux bons samaritains

Goma — Dans l'est de la République Démocratique du Congo, plus d'un an après l'éruption du Volcan Nyiragongo, près de Goma, le gouvernement n'a relogé qu'une centaine des familles sur les milliers de sinistrés recensés. Plus de 3000 autres personnes vivent encore dans des difficultés énormes et sans aide. Les déplacés dorment dans les maisons de fortune installées dans les cours des écoles ou des églises.

Au départ, le gouvernement congolais avait mis des maisons en bâche à la disposition des sinistrés, mais leur distribution a dû être arrêtée: le vent avait emporté une grande partie du premier lot de maisons.

"C'était vraiment un calvaire", témoigne Marie Claire Nzigire, une des bénéficiaires. "Depuis qu'on est là, on manque où puiser de l'eau mais aussi nos enfants n'étudient depuis une année", révèle-t-elle.

Pour chaque personne qui a reçu de l'aide, il y a un nombre encore plus importants de laissés pour compte. Dans le camp de Kayembe, plusieurs autres sinistrés continuent à vivre sans installations sanitaires, sans accès à l'eau potable et sans aide alimentaire. Certains ont même commencé à compter les morts.

"Nous souffrons amèrement", témoigne Kavira Maombi, sinistrée. "Nos enfants sont devenus de délinquants car ils ne partent plus à l'école. Je demande de l'aide, qu'on nous aide à sortir de ce camp et qu'on nous considère comme les autres sinistrés qu'on a déjà aidés", lance-t-elle.

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Bonne samaritaine

La détresse des personnes déplacées a ému plus d'un, déclenchant ici et là des gestes de bonne volonté. C'est ainsi que Fifi Masuka Saini, la gouverneure de la province de Lualaba, bien loin du Nord-Kivu, est venue en aide aux sinistrés.

Grâce à son implication à titre personnel, des maisons ont pu être construites pour les déplacés dans le territoire de Nyiragongo. La société civile appelle d'autres personnes de bonne volonté à lui emboîter le pas.

Début juillet, 120 familles ont été recasées dans les logements sociaux mais les sinistrés se comptent par milliers et vivent toujours sans abris.

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