Après une longue interruption de près d'un an, Wissem Yahia, 37 ans, va reprendre du service et revêtir à nouveau la tunique rouge et blanche. Le contrat proposé par le bureau directeur, sur conseil du plateau technique, est d'une saison pour un pur produit clubiste qui a débuté sa carrière au sein du club de Bab Jedid en 2003, disputant 231 matchs pour 27 buts marqués. Parti en Turquie en 2011 pour renforcer Mersin, puis Gazientepspor, Ben Yahia réintègre la "maison mère" clubiste en 2015. Régulier au CA, il finit par faire à nouveau l'unanimité autour de lui, même si son pic de force n'est plus le même qu'à 20 ans.
Les saisons se sont ensuite succédé et Ben Yahia, l'inoxydable, est toujours aussi rigoureux et productif. Cependant, par la suite, à l'âge de 35 ans, il traverse sa première et unique épreuve. Le CA fait la moue et semble réticent à lui proposer une reconduction digne de son statut. A la croisée des chemins, le joueur doit trancher : raccrocher les crampons, opter pour le CSHL, voire l'ASS, ou bien attendre et espérer bénéficier d'un destin favorable. En fin de compte, "tout vient à point à qui sait attendre" et à Wissem Ben Yahia de signer à présent son retour, là où tout a commencé pour lui.
Un joueur de devoir
Archétype du milieu teigneux et ultra fiable, le "Golden Boy" ou "Ninja", comme le surnomment les inconditionnels, dispose d'une palette riche et variée qui lui a permis de s'inscrire dans la durée au CA via une impressionnante longévité. Joueur doté d'une touche très fine, une incroyable vision de jeu et beaucoup d'habileté dans le dernier geste, Ben Yahia est également un ratisseur efficace qui en a ébloui plus d'un par son assurance sur le terrain.
L'enfant terrible du CA est aussi un compétiteur racé qui sait tirer ses coéquipiers vers le haut via de superbes percées dans les défenses adverses. Par le passé, à ses débuts, il était capable de courir 90 minutes durant, tel un mort de faim avec cette hyperactivité au cœur du jeu qui lui permet de briser le jeu de l'opposition tout en servant de couverture devant sa défense, tantôt assez haut. Aussi, avec ce " spécimen ", la relance est toujours propre et sert de point de départ des amorces clubistes.
Ben Yahia a donc beaucoup manqué au CA et son absence s'est faite sentir la saison dernière. Moteur de l'équipe, même à la trentaine passée, ce joueur de devoir a toujours agi avec succès dans l'ombre des Dhaouadi, Khelifa et consorts, créant la plupart du temps des situations de contres favorables.
Cadre au talent discret mais précieux
La récupération, la vision et surtout l'anticipation sont les éléments clés d'une bonne sentinelle. Et force est de constater qu'au CA, Ben Yahia a su depuis presque 20 ans développer au mieux ces aptitudes. Cadre au talent discret mais précieux, c'est un leader qui a l'avantage de pouvoir adapter son jeu dans le temps et de s'acclimater à tous les dispositifs tactiques possibles, dont celui prôné par Bertrand Marchand (la plupart du temps).
Enfin, et c'est là qu'il se distingue et sort du lot, le grand talent de Ben Yahia est surtout de pouvoir s'exprimer dans tous les registres du jeu que ce soit au milieu (poste de prédilection), en défense (il a joué latéral droit), comme en attaque (derrière les avants nominaux). Joueur très calme, ce milieu solide constitue aujourd'hui un renfort et non des moindre pour un CA appelé à débuter la saison assez tôt et à jouer sur plus d'un tableau.
