A Matam, Farba Ngom, le coordonnateur départemental de la coalition Benno Bokk Yakaar, qui clame "la suprématie compétitive" de la mouvance présidentielle sur ce territoire "estampillé comme un bastion du président de la République", ne cache pas sa détermination de batailler contre vents et marées pour conserver cet acquis. Ce que partagent d'ailleurs toutes les grosses pontes de la mouvance présidentielle, qui ont battu le rappel des troupes, sur l'étendue de la région, pour se positionner en "gardiens du temple" face aux assauts de plus en plus visibles des coalitions de l'opposition. Du côté de la coalition Aar Sénégal, comme du reste au niveau de l'inter- coalition Yewwi Askan Wi-Wallu, le mot d'ordre est de conquérir le maximum de sièges à l'Assemblée nationale pour "contrer l'hégémonie de la mouvance présidentielle".
L'ambition vertigineuse des partisans du président Sall de garder cet espace du Fouta comme un territoire conquis, totalement acquis à leur cause, la violence s'est invitée à la partie. Et La confrontation tant redoutée entre des partisans de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) et ceux de l'inter coalition Yewwi Askan Wi-Wallu, a bien eu lieu durant l'arrivée de Ousmane Sonko dans la commune de Ourossogui aux environs de minuit. Tout juste au niveau du carrefour de la ville où des militants de BBY supposés être des proches du maire Me Moussa Bocar Thiam, ont jeté des pierres sur les véhicules à l'avant-garde du cortège du président de Pastef qui se trouvait au milieu du peloton. Ce qui a poussé les éléments de la sécurité du leader de Pastef à réagir de manière spontanée en se bagarrant avec les assaillants. Un combat qui a failli virer au drame aux regards des nombreux blessés enregistrés, n'eût été l'intervention de la gendarmerie, qui a dû procéder à des jets de grenades lacrymogènes pour maintenir l'ordre...
Un état de fait vivement décrié par Dethié Fall, le mandataire national de la coalition Yewwi Askan Wi, qui après avoir exigé le respect des libertés démocratiques, celui des institutions et de la dignité humaine, a condamné "l'attitude du député-maire Farba Ngom qui menaçait la coalition de sa venue au Fouta".
Une provocation qui de son avis ne pouvait pas passer, car "il faut que les gens du pouvoir apprennent à respecter les gens et les autres sensibilités politiques".
Abordant avec nuance, les attaques perpétrées contre son cortège, le leader de Pastef qui fustige l'hypocrisie, a dit, en tant que démocrate, valoriser et accepter la confrontation d'idées et non la bataille. Le leader de Pastef qui préconise la rupture, a dit attendre du Fouta qui a "la clé du rééquilibrage, une participation conséquente dans le combat de la reprise de la souveraineté nationale". Ousmane Sonko qui vante son appartenance à l'ethnie Poular à cause de sa mère, dit condamner, toutefois, toute doctrine professant l'éthnicisme.
Pour ironiser sur le slogan " nedo ko bandoum ", jusque-là " utilisé par les leaders locaux de la mouvance présidentielle, comme un outil de propagande politique ". Lequel, de son avis, n'a pas eu un retour conséquent, aux regards des maux dont souffrent les populations dans cette partie Nord du pays. Du fait, déclare-t-il, "qu'en 12 ans années de présidence sous le magistère de Macky Sall rien n'a changé dans la région".