Burkina Faso: Pardon de Blaise Compaoré - Dépassionner les débats

L'ex président burkinabé Blaise Compaoré
26 Juillet 2022

Dans le cadre de la mise en œuvre du processus de réconciliation nationale, le Président du Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba, a initié une rencontre au sommet avec ses prédécesseurs sur le fauteuil présidentiel, pour "déblayer " le terrain et marquer les esprits par cette rencontre au symbolisme évident.

Dans l'optique de cette même réconciliation, l'ex-président, Blaise Compaoré, vient par l'intermédiaire d'envoyés spéciaux, demander pardon au peuple burkinabè en général et à la famille Sankara en particulier. Un message subliminal qui suscite encore une fois, des débats passionnés qui s'inscrivent dans le droit fil du climat de méfiance et de défiance qui entoure les débats politiciens depuis une quarantaine d'années et qui tient la Nation en otage oubliant l'essentiel surtout en cette période de crise aigüe.

Au-delà des prismes réducteurs de règlements de comptes entre politiques, il s'agit de savoir si à un moment de son histoire, un peuple, dans un sursaut patriotique peut rompre avec les pratiques d'un passé tourmenté et sombre, pour s'aménager des lendemains meilleurs, sans passer par pertes et profits les torts faits aux uns et autres. Surmonter nos contradictions internes (sans les jeter aux oubliettes) en s'appuyant sur notre substrat culturel qui transcende les individus et les camps, voilà le rôle de la génération actuelle.

Le débat autour des étapes pour aller au pardon n'est donc pas loin de s'apparenter à une fuite en avant en ce qu'il lâche la proie pour l'ombre et fait fi de ce gisement culturel, lequel magnifie les vertus du pardon. Pardonner ou être pardonné (sans mettre la justice sous le boisseau), cela participe à la consolidation du pacte social et à la mise en place d'un nouveau modus vivendi.

Le président Damiba qui se bat contre vents et marées pour inculquer ou rappeler ces vertus multiséculaires à ses compatriotes, devra garder le cap, pour œuvrer à l'avènement d'une société où l'ordre, l'harmonie, la paix et en définitive la justice auront droit de cité. C'est un impératif catégorique.

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