Afrique: Emmanuel Macron en visite au Bénin

Conférence de presse entre Patrice Talon et Emannuel Macron .
27 Juillet 2022

Le programme du séjour au Bénin du président Emmanuel Macron est chargé. Un programme qui sera meublé par des séances de travail et de signature de documents avec son hôte béninois, Patrice Talon, ce mercredi (27.07).

Il est également prévu des visites de l'exposition des œuvres d'art et d'autres structures qui illustrent l'élan de développement du pays, ainsi qu'une rencontre avec la jeunesse.

Ce séjour sera l'occasion pour Emmanuel Macron de toucher du doigt les réalités actuelles et les progrès enregistrés par le Bénin depuis l'avènement de Patrice Talon au pouvoir. Des avancées ont été faites selon le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Aurélien Agbénonci, grâce à un certain nombre de principes.

"Les Principes de bonne gouvernance, les principes de bonne gestion des affaires publiques, mais également les principes de protection des citoyens, le respect des droits de l'homme. Ces principes-là sont au cœur de notre action publique.À partir de cela, à partir du moment où c'est aussi un pays où on lutte contre la corruption, on essaie de transformer l'environnement au profit de nos populations, il est clair que ceci force l'admiration d'autres pays."

Reconnaissance

Beaucoup voient donc dans cette visite du président Emmanuel Macron, accompagné d'une forte délégation, une reconnaissance pour les transformations opérées dans divers secteurs.

Aurelien Agbénonc évoque aussi les efforts en matière de consolidation de la démocratie. "Aujourd'hui,en matière de renforcement de la démocratie, le Bénin a fait un long chemin,c'est un pays de grandes réformes et ces réformes commencent par montrer leurs résultats", explique-t-il.

%

Ces résultats pourraient s'améliorer selon Léon Anjorin Koboudé. L'analyste Politique estime que la France qui considère le Bénin comme un havre de démocratie dans la sous-région, devrait l'appuyer davantage en la matière.

"Voulant que le Bénin soit un soutien à la démocratie dans la sous-région, oui il faudrait déjà accompagner le pays pour que ses structures soient plus fortes,afin que le rayonnement politique devienne réalité", suggère-t-il.

La sécurité dans la sous-région

Léon Koboudé ajoute que le pays peut également profiter de sa bonne relation avec la France, sur le plan sécuritaire, pour faire face aux attaques terroristes.

"Je crois que le Bénin peut trouver auprès de la France un allié de poids en matière d'équipements, de formation et même en matière de coopération pour les échanges éventuels de de renseignements, le Bénin peut trouver auprès de la France un allié important", plaide Léon Koboudé.

Tous ces sujets devraient être au cœur des échanges entre les deux Chefs d'Etat ce mercredi au palais présidentiel de Cotonou.

Les cas de Rekya Madougou et Joël Aivo

75 députés français de gauche ont alerté mardi dernier, le président Emmanuel Macron sur "les dérives autoritaires" dans ce pays et la situation "alarmante" des prisonniers politiques.

L'initiative de cette lettre échoit à l'écologiste Hubert Julien-Laferrière, membre de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée.

Elle a été signée par des élus et chefs de partis de la coalition de gauche Nupes comme les écologistes Julien Bayou et Sandrine Rousseau, les communistes Fabien Roussel et André Chassaigne, les socialistes Olivier Faure et Jérôme Guedj ou encore l'Insoumise Clémentine Autain.

Les élus évoquent principalement les condamnationsde l'ancienne Garde des Sceaux Reckya Madougou à 20 ans de réclusion pour"terrorisme" et du constitutionnaliste Joël Aïvo, à 10 ans de prisonpour "complot contre l'autorité de l'Etat" à la mi-décembre 2021.

Les avocats de l'ancienne ministre,arrêtée quelques jours avant un scrutin présidentiel auquel sa candidature avait été refusée, avaient dénoncé des juges "ni libres, ni impartiaux" qui condamnent "sans preuve".

Les députés français dénoncent quant à eux des "parodies de procès".

Après ces deux condamnations, les Etats-Unis avaient fait part de leurs "graves inquiétudes quant à l'ingérence politique dans le système judiciaire pénal du Bénin",déplorant un "ciblage systématique des figures de l'opposition".

La plupart des grandes figures de l'opposition au Bénin ont été poursuivies par la justice, et vivent désormais en exil, une situation que pointent également les élus dans leur lettre.

À cinq mois des prochaines élections législatives, les députés français espèrent donc que le déplacement d'Emmanuel Macron "ne servira pas de caution au régime, mais sera au contraire l'occasion de montrer que la France n'est pas sourde à la situation politique et aux dérives autoritaires du régime de Patrice Talon".

Emmanuel Macron va-t-il plaidé auprès de son homologue béninois afin que les opposants Rekya Madougou et Joël Aivo soient libérés ? C'est le souhait d'Emmanuel Dupuy, président de Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE).

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.