Malgré l'interdiction des autorités, le Front National pour la défense de la Constitution, le FNDC, compte manifester ce jeudi dans la capitale Conakry. Les autorités craignent des troubles à l'ordre public et menacent de sanctions tous ceux qui comptent descendre dans les rues. Le FNDC estime que le pouvoir en place, après 10 mois de transition, ne respecte pas les droits et libertés.
C'est à la télévision nationale en direct lors d'un journal que les autorités ont diffusé leur communiqué d'interdiction. L'avocat général, Mamadou Dian Bora Diallo, a rappelé les différents points de la loi pour autoriser une manifestation et indiquer qu'en cas de menaces de troubles à l'ordre public, l'Etat avait le pouvoir de trancher.
" L'autorité administrative responsable de l'ordre public peut interdire momentanément une réunion ou une manifestation publique s'il existe une menace réelle de trouble à l'ordre public. "
Pour l'opposition, alliée au sein du FNDC, les arguments de l'Etat ne tiennent pas. Absence de cadre de dialogue, publication de la liste de membres de la junte, libertés bafouées : les revendications sont multiples.
" Je crois que le procureur est en manque d'informations, avance Ibrahima Diallo responsable des opérations au sein du FNDC. La justice est instrumentalisée aujourd'hui contre le FNDC et des acteurs socio-politiques. Donc il nous appartient en tant que société civile de dénoncer cela. On n'acceptera pas l'instauration d'un régime militaire dans notre pays. "
Dans leur communiqué, les autorités ont annoncé que les manifestants qui braveront l'interdiction seront sous la menace de poursuites judiciaires.