Congo-Brazzaville: Trafic fluvial - L'ensablement empêche d'écouler les produits alimentaires vers Brazzaville

Le débit du fleuve Congo est au plus bas, presque trois fois moins par rapport à son niveau normal. En cette période de saison sèche, l'étiage a même attaqué les pieds de quais empêchant les embarcations d'accoster, notamment au port de Brazzaville.

La voie fluviale constitue l'un des principaux corridors de transport des produits alimentaires des centres de production vers les grandes agglomérations. Le Plan de résilience sur la crise alimentaire, mis en place récemment par l'exécutif pour tenter de freiner la flambée du panier de la ménagère, a prévu un financement destiné à renforcer les installations portuaires (Brazzaville, Oyo). Le même budget devrait permettre la fluidité du trafic sur le fleuve Congo, le Kouilou, l'Oubangui, la Sangha, la Likouala-Mossaka, la Léfini...

L'état des lieux du Port autonome de Brazzaville et des ports secondaires dressé par son directeur général, Daniel Molongandzeyi, renseigne sur l'urgence de réaliser des travaux de réhabilitation des quais et de dragage. Ce port fluvial est indispensable dans le transport de masse, a-t- il insisté, qui part de Brazzaville à Bangui (RCA), du même port à Ouesso (Sangha), à Épena (Likouala), à Oyo (Cuvette)...

La situation du trafic fluvial est préoccupante aux yeux des experts. " Nous avons un bassin fluvial naturel qui nous a permis pendant des années à écouler la production de masse. Le problème est qu'aujourd'hui le bassin est envahi par le sable ; le débit du fleuve qui était de 83000m3 la seconde s'est rétréci à seulement 38000m3 la seconde. Au lieu d'être navigable douze mois sur douze, le fleuve est navigable à peine six à sept mois l'année ", s'inquiète Daniel Molongandzeyi.

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Si rien est fait pour éviter l'ensablement des quais et l'étiage du fleuve, prévient le responsable du port de Brazzaville, d'ici un mois les bateaux ne pourront plus accoster et le ravitaillement de la capitale en denrées alimentaires sera perturbé. La saison sèche est la période idéale pour réaliser le dragage de quais et de permettre un plan d'eau au port de Brazzaville.

Le décaissement rapide du budget prévu dans le Plan de résilience est nécessaire pour relancer le trafic fluvial. Les autorités portuaires ont besoin d'au moins 800 millions francs CFA pour réaliser les travaux d'urgence. " Dans le Plan de résilience du gouvernement, il est prévu un budget pour l'amélioration de la navigabilité sur le corridor fluvial.

Nous souhaitons que ces moyens soient vite débloqués en vue de libérer les quais de Brazzaville envahis par l'ensablement, à savoir le Beach, la gare à passagers, le port public dédié aux marchandises et le port Yoro ", a plaidé Daniel Molongandzeyi, le 27 juillet, en marge d'un atelier sur le volet transports du Plan de résilience.

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