Sénégal: A Thiès, Pape Diop appelle à nationaliser les ICS pour une autosuffisance en engrais

Thiès — La tête de liste nationale de la coalition Bokk Gis Gis Liggeey, Pape Diop, milite pour une renationalisation des Industries chimiques du Sénégal (ICS), pour réserver en priorité à l'agriculture sénégalaise et à son développement, les engrais produits par cette société.

Pape Diop a dit que les paysans qu'il a rencontrés "partout à travers le pays" lors de la campagne électorale, lui ont fait part d'un besoin d'engrais pour plus de rendements.

Pendant ce temps, la production d'engrais des ICS, dont la majorité du capital est détenue par des privés indiens, est destinée à l'exportation, a déploré Pape Diop, lors d'un meeting devant la permanence de l'Union pour une nouvelle République (UNR), un nouveau parti créé par Mamadou Lamine Massaly.

Cette nouvelle formation politique, dont le siège a été inauguré le même jour aux HLM Route de Dakar, en présence de Pape Diop, fait partie de la coalition Bokk Gis Gis Liggeey.

"C'est pourquoi je lance du haut de cette tribune, un appel vibrant au président Macky Sall, pour reprendre la main sur les Industries chimiques du Sénégal, pour (... ) développer l'agriculture du Sénégal, afin qu'elle soit en mesure de nourrir les Sénégalais et (pour en) exporter vers les pays africains", a-t-il dit.

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Pape Diop a suggéré que soit appliqué un régime de "préférence africaine" pour vendre à d'autres pays du continent le surplus de production des ICS en cas de nationalisation de la société.

Cette usine pouvait employer "beaucoup de jeunes Thiéssois, grâce à l'exploitation des ressources de cette région", a-t-il dit.

Sur un autre plan, il a suggéré la création d'un comptoir d'or, pour approvisionner les bijoutiers Sénégalais, dont une bonne partie s'approvisionne en métal précieux à Dubaï.

L'implantation d'un comptoir à Dakar permettrait au pays de mieux profiter des retombées économiques de l'exploitation aurifère en termes d'emplois, a-t-il dit, avant d'évoquer la situation de Kédougou, région aurifère du sud-est du Sénégal dont les populations se plaignent régulièrement de ne pas profiter suffisamment des retombées de l'exploitation de l'or.

"Les ressources du pays appartiennent au peuple, prenons-les en main", a martelé la tête de liste nationale de Bokk Gis Gis Liggeey, ancien président de l'Assemblée nationale et ex-président du défunt Sénat.

Pape Diop a par ailleurs abordé le thème de la refondation de la République, soulignant à ce sujet "la pertinence" de la dénomination de l'Union pour la nouvelle République (UNR), le parti de Massaly.

"Nous avons besoin d'une nouvelle République, aujourd'hui. Nous avons besoin de refonder notre République, car nos institutions sont obsolètes", estime Pape Diop.

A l'en croire, des discussions s'imposent pour apporter des changements au fonctionnement de la présidence de la République, de l'Assemblée nationale, de la Justice, mais aussi de garantir l'autonomie des corps de contrôle de l'Etat.

La tête de liste départementale de Bokk Gis Gis Liggeey, Samba Thiaw, estime pour sa part que la coalition à laquelle il appartient est celle qui compte "les meilleurs (profils de) députés", de par "la qualité" et "la compétence" de ses candidats.

M. Thiaw, originaire de Ndiobène, dans la commune de Fandène, a évoqué l' "empreinte indélébile" que le responsable de leur coalition a laissée sur la gouvernance locale sénégalaise, avant d'inviter les électeurs à "éviter de se tromper" pour ces législatives.

Il fait allusion à la nécessité d'élire des dépités capables de redorer l'image du parlement, grâce à "de véritables commissions d'enquêtes" et des projets de loi de même importance.

La coalition BGG a battu campagne dans les départements et dans les profondeurs du Sénégal, parcourant parfois des centaines de kilomètres en une journée, avec des meetings le long de la route, a résumé Pape Diop.

"Nous avons fait ce que nous avons à faire, il reste aux populations de (faire le reste)", a-t-il lancé.

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