Afrique Centrale: Les femmes préoccupées par les exactions à l'Est de la RDC

Atelier régional tenu à Bujumbura, du 25 au 27 juillet, entre les femmes venues de la République démocratique du Congo (RDC), du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda.
29 Juillet 2022

‘’Partage d’expérience et élaboration d’une feuille de route pour la mise en œuvre du plan régional sur la Résolution 1325 (R1325)’’, c’est le but de l’atelier régional tenu à Bujumbura, du 25 au 27 juillet, entre les femmes venues de la République démocratique du Congo (RDC), du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda.  Ces assises venues après celles de Goma, en RDC, en 2018.

« Nous, femmes du Burundi, du Rwanda, de l’Ouganda et de la RDC, soulignons la nécessité d’un retour rapide, durable et définitif à la paix à la sécurité sur l’ensemble de nos Etats respectifs », lit-on dans une déclaration commune sortie, dans l’après-midi, de ce mercredi.

C’est à l’issue, de l’atelier régional sur la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la Femme-Paix et Sécurité, organisé par la Synergie des Femmes pour les Victimes des Violences Sexuelles (SFVS).

Ces leaders déplorent profondément l’insécurité qui prévaut depuis plusieurs années dans la partie orientale de la RDC. « Des groupes armés étrangers et locaux   continuent de massacrer les civils, à violer les femmes, à kidnapper les femmes et les enfants, à piller les biens, à orchestrer des embuscades et des incendies des maisons et des véhicules, à imposer une administration parallèle dans de nombreux coins, etc. », condamnent-elles, via leur déclaration.

Ainsi, elles réitèrent leur engagement à accompagner la mise en œuvre de l’agenda Femmes-Paix et sécurité de la Résolution 1325 du CSNU sur Femmes-Paix et Sécurité dans les Etats de la région des Grands-Lacs.

« Nous considérons le caractère urgent et prioritaire de la mise en œuvre des différents engagements pris par les Chefs des Etats de la Région », insistent-elles.

Via cette déclaration, ces femmes leaders en provenance des quatre pays, exhortent les parties prenantes à ces accords de les mettre en application dans les meilleurs délais.

A l’issue de cet atelier, et profitant de l’existence des organisations régionales comme le CIRGL, EAC, SADC, … attentives à la situation de la paix et de la sécurité, elles prennent le ferme engagement de s’impliquer sans relâche à mener des actions en faveur de la mise en œuvre de la Résolution 1325 du CSNU sur la Femme-Paix et Sécurité, à mettre en œuvre la feuille de route adoptée au terme de ces assises de Bujumbura afin de donner un souffle nouveau aux activités relatives à la Résolution 1325.

« Nous nous engageons à consolider le forum régional des femmes de la CIRGL en activant les mécanismes des femmes dans les Etats où ils n’existent pas encore et la mise en place du secrétariat exécutif du forum régional des femmes », insistent-elles.

Elles promettent aussi de mener des actions de plaidoyer auprès des organisations régionales et l’ONU pour plus d’implication des chefs des Etats de la région pour la mise en œuvre de la Résolution 1325.

Il faut noter que ces assises de Bujumbura viennent de se terminer alors que la situation à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) reste tendue après la résurgence du Mouvement du 23 Mars (M23), il y a déjà des mois.  Une situation qui a détérioré les relations entre le Rwanda et Kinshasa, ce dernier accusant Kigali de soutenir ce mouvement déjà qualifié par la RDC de groupe terroriste.

Résolution 1325, quid ?

La résolution 1325 est une résolution onusienne adoptée à l’unanimité le 31 octobre 2000 par le Conseil de sécurité des Nations Unies dans sa 4213e séance. Elle concerne le droit des femmes, la paix et la sécurité. Elle se situe dans la continuité des résolutions 1261, 1296 et 1314 qui ont fait l'objet d'un rappel durant la séance et aborde le thème de la condition féminine durant le rapatriement et le déplacement de populations, ainsi que celui de la rééducation et de la réinsertion des femmes et jeunes filles consécutives à un conflit armé.

C'est le premier document formel et légal issu du Conseil de sécurité qui impose aux différentes parties d'un conflit de respecter le droit des femmes et de soutenir leur participation aux négociations de paix et à la reconstruction post-conflit. La résolution a été initiée par Netumbo Nandi-Ndaitwah, alors ministre des Affaires féminines de la Namibie lors de la présidence de ce pays au Conseil de sécurité. Après le lobbying de nombreuses organisations féministes et du Fonds de développement des Nations unies pour la femme (UNIFEM), la résolution est adoptée à l'unanimité.

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