Sénégal: Général Mamadou Mansour Seck sur la prévention de l'extrémisme - " Il faut être en alerte permanente "

28 Juillet 2022

Le Général Mamadou Mansour Seck, lors de la cérémonie d'ouverture d'un séminaire organisé à Dakar par le Cheds, appelle à être en alerte permanente pour lutter contre l'extrémisme violent.

"Le Sénégal a la particularité, jusqu'ici, de ne pas être une victime directe de l'extrémisme violent". Ce constat est fait par le Général à la retraite, Mamadou Mansour Seck, par ailleurs président du Conseil d'administration du Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds). Cependant, il appelle à la prudence et à la vigilance, d'autant plus que, prévient-il, "ces gens adoptent des combats asymétriques". Donc, insiste-t-il, "nous devons veiller. Nous avons des milliers de soldats à la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali), mais cela ne suffit pas. Il faut qu'on soit en alerte permanente. Il vaut mieux prévenir que guérir. Nous sommes tous concernés".

Le Général Mamadou Seck s'exprimait, hier, lors de la cérémonie d'ouverture d'un séminaire de 72 h organisé, à Dakar, par le Cheds, en partenariat avec le Centre d'études stratégiques de l'Afrique (Cesa) de Washington Dc. Ce séminaire, dont l'animation sera assurée par des experts de haut niveau, permettra de mettre en exergue des problématiques majeures incontournables dans la promotion de la paix et de la stabilité dans le continent africain. Les thèmes qui seront abordés au cours de ces trois jours sont : "la prévention de l'extrémisme violent avec un focus sur les stratégies régionales", "la culture du professionnalisme militaire et la construction de l'État de droit" et "l'importance de l'utilisation d'approches axées sur les citoyens".

%

"On ne peut pas avoir un État de droit si on n'a pas une armée professionnelle"

Pour le Brigadier général Mbaye Cissé, Directeur général du Cheds, cette rencontre vient à point nommé. C'est-à-dire, indique-t-il, "au moment où l'extrémisme violent continue son expansion sur fond d'interrogations pressantes portant sur la capacité des organisations régionales à freiner la violence meurtrière qui déchire plusieurs régions du continent". Mieux, il ajoute que cette rencontre permettra de mesurer les progrès réalisés, mais surtout d'identifier les lacunes dans la conception et la mise en œuvre des stratégies de lutte contre l'extrémisme violent à tous les niveaux en vue de leur optimisation.

À son avis, la question de la lutte contre l'extrémisme violent est inséparable de celle de l'État de droit. Parmi les facteurs de radicalisation souvent identifiés, figure en bonne place, d'après lui, la posture des forces de défense et de sécurité. Acteurs de premier plan de la sécurité, les forces de défense ont, signale-t-il, un rôle crucial à jouer dans la préservation des standards compatibles avec le respect des droits de l'Homme. D'où l'impérieuse nécessité de leur professionnalisation sans laquelle toutes les formes d'exactions sont possibles. "On ne peut pas avoir un État de droit si on n'a pas une armée professionnelle. Donc, nous allons réfléchir sur les problèmes du secteur de la sécurité, de la gouvernance sécuritaire, de la surveillance du secteur de sécurité... ", a déclaré le Général Mbaye Cissé.

Professeur de Justice et État de droit au Cesa, Dr Catherine Lena Kelly a, dans son intervention, magnifié leur partenariat avec le Cheds. C'est, fait-elle remarquer, important pour avancer la pensée et l'action stratégique basée sur l'évidence empirique et la connaissance pratique dans le secteur de la sécurité. "Ce séminaire permettra de prendre quelques pas en avant pour avancer nos aspirations mutuelles dans le domaine de la sécurité citoyenne en Afrique", a-t-elle renseigné. En outre, elle fait savoir que les thèmes qui seront abordés vont souligner l'importance d'utiliser les approches axées sur les citoyens pour relever le défi de la sécurité nationale et régionale en Afrique.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.