Afrique: Le FMI appelle à durcir les politiques monétaires dans une économie mondiale assombrie

Estimée à 3,2 % en 2022 et 2,9 % pour 2023, la croissance économique mondiale fait face à des perspectives de plus en plus incertaines. Alors que les chiffres de croissance démontrent un ralentissement, en face, l'inflation grimpe de plus belle, devant atteindre cette année 6,6 % dans les pays avancés et 9,5 % dans les pays émergents et en développement.

Selon le World Economic Outlook (update July 2022), du Fonds monétaire international (FMI) dévoilé mardi, l'enlisement de la croissance dans les trois principales économies du monde - les États-Unis, la Chine et la zone euro -, a des conséquences importantes sur les perspectives mondiales. Si la situation est déjà sombre, d'autres risques viennent s'ajouter à l'équation, et pourraient dans les mois à venir assombrir davantage le tableau. "On retrouve les risques d'un arrêt brutal des importations européennes de gaz russe ; l'inflation qui pourrait demeurer obstinément élevée si la pénurie de main-d'œuvre reste trop forte, si les anticipations d'inflation perdent leur ancrage ou si la désinflation se révèle plus coûteuse que prévue ; la hausse des prix des denrées alimentaires et de l'énergie pourrait provoquer une généralisation de l'insécurité alimentaire et des troubles sociaux ; la fragmentation géopolitique risque d'entraver la coopération et les échanges à l'échelle mondiale... " peut-on lire dans le rapport. Si l'on tient compte de ces facteurs, la croissance mondiale pourrait ralentir davantage pour atteindre environ 2,6 % cette année et 2 % l'année prochaine.

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Face à ces perspectives décourageantes, le FMI angle ces principales recommandations sur la politique monétaire des banques centrales et une politique budgétaire ciblée des États, sans que l'une n'entrave l'efficacité de l'autre. Pour commencer, le FMI indique que l'inflation doit être ramenée aux objectifs fixés par les banques centrales en priorité. À cela, mardi dernier le ministre des Finances, Renganaden Padayachy a déclaré au Parlement que l'ébauche d'une nouvelle BoM Act est en préparation avec l'aide du FMI et que la stratégie de la banque inclura "une cible d'inflation définie et flexible qui ancrera les anticipations d'inflation et permettra une plus grande clarté́ sur le mécanisme des interventions de change".

Si à ce jour aucun objectif chiffré n'a été communiqué pouvant influencer le comportement des consommateurs ou des entreprises, une variable est attendue. Autre intrigue, la BoM donne l'impression d'être de moins en moins transparente, les Bank of Mauritius Statements of Financial Position des mois d'avril, mai et juin n'ayant toujours pas été publiés. Résultat, c'est le flou total quant à la capacité de la BoM à mener à bien une politique monétaire efficace, en tenant compte du montant mis à jour de son capital, de ses revenus, profits et dettes, paramètres importants pour lutter contre la poussée inflationniste. En ce qui concerne la hausse des taux d'intérêt, si notre taux directeur est à ce jour à 2,25 %, les taux d'intérêt sur le marché ne suivent pas encore la cadence pouvant influencer l'épargne et la demande. En attendant, nous ne pouvons qu'attendre de voir au plus vite ces changements à la BoM Act.

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