Ils sont arrivés à moto à Zuma Rock, à la frontière entre Abuja et l'État de Niger, jeudi 28 juillet. Ces terroristes présumés ont pris les soldats par surprise, avant d'être repoussés avec l'arrivée de renforts de la base militaire de Zuma. L'armée nigériane n'a pas communiqué sur le nombre éventuel de victimes.
Des balles en rafale et en provenance de multiples directions : les militaires en faction sur le checkpoint de Zuma Rock ont été cueillis à froid par des hommes armés jeudi soir aux alentours de 20h30. Ce point de contrôle étant situé sur l'autoroute Abuja-Kaduna, c'est à la fois un point d'entrée et de sortie clef de la capitale nigériane.
Malgré les tirs nourris des assaillants, les soldats ont pu appeler du renfort de la base militaire toute proche. Des témoins indiquent que les échanges de tirs auraient duré près d'une heure, avant que les présumés terroristes abandonnent leur mission devant la résistance des forces de défense.
Puis reprenant leur moto, les hommes armés se sont rabattus sur des boutiques dans des quartiers de la commune de Madalla, toujours dans cette grande banlieue de la capitale nigériane. Et le groupe criminel s'est éparpillé dans la nature, laissant stupéfaits des soldats et les habitants des alentours, peu habitués à une attaque armée frontale à seulement quelques dizaines de kilomètres d'Abuja, le centre politique et donc le cœur du Nigeria.
Dégradation de la sécurité à Abuja
En apparence, Abuja n'a rien d'une citadelle menacée. Pourtant, en l'espace de moins d'un mois, trois attaques armées spectaculaires sonnent comme des avertissements pour les 4 millions de personnes résidant ou travaillant dans la capitale du Nigeria et de la Cédéao.
Le raid jeudi soir par des hommes armés sur le checkpoint militaire de Zuma Rock est intervenu seulement quelques heures après la rencontre entre le président Muhammadu Buhari et le chef d'état-major des armées Faruk Yahaya. Une réunion où ce dernier a expliqué au chef de l'État nigérian un nouveau plan pour réduire l'insécurité dans le pays.
Il y a une semaine, une patrouille de la garde présidentielle est tombée dans une embuscade de présumés terroristes le long de la route Bwari-Kubwa, toujours à Abuja, provoquant la mort de six soldats. 24 heures plus tôt, une attaque dans une communauté proche de Kwali, a mis en émoi cette ville dans la banlieue d'Abuja. Le lycée public de cette commune a demandé aux parents d'évacuer leurs enfants. En cascade, plusieurs autres établissements scolaires d'Abuja ont fermé également. Enfin, le 5 juillet dernier, 66 membres actifs présumés de Boko Haram et de l'Iswap, se sont évadés de la prison de Kuje sous les détonations et les bombes.
Pour l'heure, la vie continue quasi normalement et sans couvre-feu dans la capitale fédérale. Néanmoins, l'armée commence à collaborer avec la police pour contrôler les déplacements automobiles dès la nuit tombée.