Dans le Nord-Kivu, plusieurs centaines d'anciens combattants des groupes armés ont quitté le camp de Mubambiro, à une vingtaine de kilomètres de Goma, pour, disent-ils, rentrer dans leur village. Ils étaient cantonnés dans ce camp de démobilisation dans la perspective de leur réinsertion dans la société ou dans l'armée. Mais le 4e programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation, tarde à se concrétiser.
Dénonçant la faim et le manque de soins, ils sont près de 500 anciens miliciens de groupes armés à avoir quitté le camp de Mubambiro. Ils y attendaient depuis des mois, avec plus de mille autres hommes, le début du processus de réinsertion communautaire ou militaire promis après leur démobilisation.
Mais le 4e programme DDRCS (Désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation) n'est toujours pas opérationnel, un an après son lancement par Tomy Tambwe, son coordonnateur.
En RDC, la fusion des structures qui chapeautaient les précédents programmes DDR a pris du temps. Et les bailleurs, refroidis par la nomination de cet ancien chef de guerre, ne sont pas d'accord avec les autorités congolaises ni entre eux sur les programmes de réinsertion communautaire, aux contours encore flous.
L'un des problèmes c'est que les bailleurs ne semblent pas vraiment être clairs sur ce qui devrait être une insertion, réintégration communautaire. Ils ne sont pas d'accord entre eux.
Christoph Vogel, chercheur à l'Université de Gand
En attendant, les anciens rebelles s'impatientent. Ce n'est pas la première fois que certains quittent un camp de démobilisation. Celui de Mubambiro n'est d'ailleurs clos par aucun mur et ils circulent librement. Difficile de dire à présent s'ils vont rentrer dans leur village comme ils l'affirment ou rejoindre les groupes armés. Certains seraient entre temps revenus au camp.