Les Nations unies ont annoncé que l'Américaine Stephanie Williams, conseillère spéciale du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, achevait sa mission. Malgré ses efforts, la Libye reste dans l'impasse.
Le Conseil de sécurité de l'ONU n'est pas dans la possibilité d'envoyer dans l'immédiat un nouvel envoyé spécial en Libye, a déclaré le porte-parole-adjoint, ce qui laisse un vide qui risque d'aggraver la situation d'un pays au bord de l'implosion.
Stéphanie Williams, cette diplomate arabisante, a été numéro deux de la mission de la Manul entre 2018 et 2020. Elle est ensuite devenue envoyée spéciale par intérim. Elle avait été désignée en décembre 2021 conseillère spéciale du secrétaire général de l'ONU, une manière de contourner le vote au Conseil de sécurité où les désaccords persistants entre puissances mondiales ont empêché l'envoi d'un nouvel émissaire spécial huit mois après la démission de Jan Kubis.
Mais la mission de Stéphanie Williams a accentué les clivages. Elle était au cœur du bras de fer entre Washington et Moscou au Conseil de sécurité, Washington s'étant opposé à la nomination de plusieurs représentants africains sélectionnés par Antonio Guterres.
Après l'échec de l'ONU à organiser les élections en décembre 2021, Stéphanie Williams quitte une Libye dans l'impasse, avec deux gouvernements opposés qui se disputent le pouvoir, des divisions qui s'intensifient et des élections renvoyées aux calendes grecques. Dans un ultime communiqué publié, dimanche 31 juillet, Stephanie Williams a appelé les Libyens, partagés entre le Parlement reconnu par la communauté internationale et celui de l'Est, à sortir de l'impasse politique.
La fin de mission de Stéphanie Williams intervient au lendemain du renouvellement de la Manul, la force de paix des Nations unie dans le pays, dont le mandat n'a été renouvelé que de trois mois, faute d'entente justement sur un nouvel envoyé spécial.