Cote d'Ivoire: Festival du Tohourou à Dagbaboua - La promotion de l'art oratoire et de la sagesse

Promouvoir les valeurs artistiques, culturelles et artisanales, de sorte à favoriser la cohésion et l'intégration entre les communautés vivant dans le département d'Issia, dans la région du Haut-Sassandra, au centre-ouest de la Côte d'Ivoire. Ce sont entre autres objectifs visés par le Festival du Tohourou (Festitoh) qui se tient, du 28 au 30 juillet prochain, dans le village de Dagbaboua situé sur l'axe Daloa-Issia.

Pour annoncer et présenter les enjeux de la quatrième édition de ce festival, Mme Gisèle Gbobouo, la commissaire générale du Festitoh, était face aux médias, samedi dernier, à Yopougon.

Avec pour thème " Tohourou et griotique mandingue, similitudes ", l'événement mettra encore en lumière les valeurs et autres vertus de l'art oratoire qu'est le Tohourou. Cette musique, doublée d'un rythme traditionnel, basé sur l'art oratoire, selon la conférencière, tire ses origines du pays Wê (peuples wôbé et guéré), voisin des pays Bété (Gagnoa, Issia, Daloa) et Niaboua (Zoukougbeu).

Aussi a-t-elle révélé que le Tohourou met en valeurs les qualités vocales et toute une esthétique langagière de ses pratiquants, à l'image des " griots traditionnels en pays mandingue".

Le chant et le rythme !

Par le Tohourou, l'artiste vante les mérites, loue la bravoure et bien d'autres qualités humaines des personnalités. Et des études de sociologie et de musicologie, dont Gisèle Gbobouo fait référence, démontrent que " le Tohourou reste un art musical de perfection à enseigner. Ce sont toutes ces valeurs qui caractérisent le Tohourou qui m'ont motivée à m'engager à fond dans la promotion de ce rythme ".

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Les trois éditions, de l'avis de ceux qui y ont déjà pris part, ont connu un engouement de sorte que la 4ème édition s'annonce sous de bons auspices.

Selon un programme bien achalandé, Dagbaboua sera en fête tout le temps du festival durant. Les festivaliers auront, naturellement, droit à des concours de chants et danses Tohourou, la sortie et des prestations de masques, la nuit du conte, un concours culinaire, la présentation de tenues et vêtements traditionnels.

Pour en savoir gré à toutes les personnes qui aident le commissariat à porter le Festitoh, depuis sa création, une cérémonie de distinction permettra de décerner des prix et récompenses à ceux qui font la promotion de ce rythme.

Le bouquet final, c'est le concert géant avec Pablo de Gokra, l'une des sommités de la musique tradi-moderne du pays Bété.

" Nous devons parler culture, vivre culture parce que nous sommes nés dans la culture et nous sommes de la culture. Le Tohourou est une école de sagesse tenue par des anciens. Ces derniers jouent un rôle de " griots ", dans un art oratoire dont eux seuls détiennent le secret. Mais, avec le festival, nous faisons en sorte que la relève soit assurée ", a témoigné Gisèle Gbobouo qui n'a pas manqué d'évoquer quelques difficultés que vivent les artistes pratiquant le Tohourou qu'elle ambitionne de sortir de la précarité en leur offrant une visibilité pendant et après le Festitoh.

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