Cela faisait près de dix mois que les groupes armés du Nord réclamaient des séances de travail pour tenter de relancer la mise en œuvre de l'accord de paix de 2015. La question du processus désarmement-démobilisation-réinsertion (DDR) des combattants issus des groupes armés est notamment au cœur des discussions.
La " réunion de niveau décisionnel " qui rassemble à Bamako le gouvernement malien de transition et les groupes armés du Nord signataires de l'accord de paix de 2015 n'est pas encore achevée, mais déjà les groupes armés expriment une certaine satisfaction. À mi-parcours, ils jugent l'avancée des travaux " constructive " et " positive ".
Fahad Ag Almahmoud, secrétaire général du Gatia, groupe armé membre de la Plateforme dite " loyaliste ", se réjouit déjà d'avancées concrètes sur les quotas de combattants issus des groupes armés devant rejoindre l'armée malienne. " Pour la première fois, on a une offre très importante. Le gouvernement malien propose d'intégrer la première tranche de 13 000 ex-combattants sur les 26 000 qu'il a acceptés. C'est vraiment positif. "
Mille sept cents combattants des groupes signataires de l'accord de paix ont déjà été intégrés au sein des forces maliennes. Ils sont inclus dans la tranche des 13 000 qui devraient donc l'être dans l'année en cours. Les 13 000 autres pourraient être intégrés d'ici deux ans.
Une commission pour définir leur place dans le commandement
Les ex-rebelles indépendantistes de la CMA expriment la même satisfaction sur ce point. Mais Almouzamil Ag Mohamed, porte-parole de la CMA, s'inquiète d'un blocage au sujet de la répartition des postes dans la hiérarchie militaire : " On parle de l'insertion des hauts cadres militaires des mouvements au niveau de la chaîne de commandements. On veut effectivement voir nos officiers supérieurs être insérés au niveau de la chaîne de commandements. Le gouvernement doit faire une offre, on attend. " Les discussions sur cette question des postes de commandement se poursuivent, une commission spécifique devrait être créée.
La réunion de niveau décisionnel pour l'accord de paix se poursuit ce jeudi, entre le gouvernement et les groupes armés. Vendredi, la médiation internationale sera associée à l'ultime journée de travail.