Madagascar: Sainte-Marie - Le développement local bloqué par des manœuvres politiques

L'économie locale de Sainte-Marie est lourdement impactée par la crise de Covid-19. Le civisme fiscal se perd également à cause d'une incitation à la révolte, entreprise par un élu de cette île aux attraits touristiques, selon les représentants de la Commune Urbaine.

Une boite vide ! C'est ainsi que la communauté locale de Sainte-Marie a considéré cette île, qui a des difficultés économiques importantes, depuis la pandémie. Alors que les infrastructures se dégradent, les ressources des collectivités territoriales décentralisées se réduisent considérablement. D'après le maire de la Commune Urbaine de Sainte-Marie, Pierre Volaza Joseph Razaka, les difficultés budgétaires sont causées par une série d'incidents.

" Cette Commune dispose d'un statut particulier et compte tenu de sa catégorie, il ne devrait pas y avoir de souci, du moins pour le budget de fonctionnement. Pourtant, en 2020 à mon arrivée à cette fonction, nous avons constaté sept mois de salaires impayés pour les 73 membres du personnel. Deux mois après, les frontières étaient fermées à cause de la pandémie. Le tourisme qui représente le poumon de l'économie de cette île était paralysé.

Outre la taxe de séjour, les recettes de la Commune sont principalement constituées par la ristourne payée par une société de pêche et l'autorisation de construire. Ces deux sources ne donnent pourtant plus rien, faute de débouchés ", a-t-il indiqué.

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Solution efficace.

Pour surmonter ce problème, la Commune Urbaine de Sainte-Mairie a décidé de sensibiliser la population pour régulariser leur situation, car 80% des constructions sur l'île étaient illicites. Une campagne zéro pénalité a été lancée et a porté ses fruits, permettant de régler les arriérés jusqu'à fin 2020. Le transport local a également fait l'objet de cette même campagne, selon le maire Joseph Razaka.

" 80% des tuc-tucs sont immatriculés WWT et les conducteurs n'ont pas de permis de conduire. De même pour les taxis, il y en a ceux qui sont immatriculés à Antananarivo, sans licence et sans aucune autorisation. Cette deuxième campagne a été interrompue par des manœuvres politiques.

Il a été dit au niveau du Parlement que cette perception d'impôts locaux n'est pas régulière. Des interventions contre les mises en fourrière ont même été faites par certaines autorités. Les impacts sont désastreux, car aujourd'hui, plus personne ne veut s'acquitter de ses obligations fiscales locales à Sainte-Marie, même pour l'impôt foncier qui a nécessité beaucoup d'efforts pour améliorer le civisme fiscal ", nous a-t-il confié.

Pertes énormes.

D'après la Commune Urbaine de Sainte-Marie, cette manœuvre politique basée sur l'incitation à la révolte a coûté 600 millions d'ariary de manque à gagner. Une somme qui aurait pourtant permis de réhabiliter les infrastructures dégradées et d'embellir la ville pour garder l'île dans la liste des meilleures destinations touristiques à Madagascar. Selon le maire Joseph Razaka, le régime de fiscalité locale à Sainte-Marie ne présente aucune régularité, car il a été établi par la DGI (Direction Générale des Impôts) avec l'appui du projet PIC (Pôle intégré de croissance). Pour lui, la question se pose. Si ces entités ne peuvent pas établir un régime suivant les règles, alors qui le pourrait ?

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